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Au terme de l’accord d’Alger, le Mali va intégrer 26 000 ex-rebelles dans son armée

L'Etat malien et des groupes armés ont décidé «l'intégration de 26 000 ex-combattants» dans l'armée régulière du pays, qui doit se faire «en deux tranches de 13 000». La nouvelle loi électorale prévoit une élection présidentielle en février 2024.

Le gouvernement de transition malien s’est accordé avec des groupes armés, signataires d’un accord pour la paix dans le nord du pays, pour l’intégration de 26 000 ex-rebelles dans l’armée malienne, selon un communiqué du gouvernement transmis le 5 août à l’AFP.

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Signé en 2015 par le gouvernement malien et des groupes d’ex-rebelles du nord du pays à dominante touareg, cet accord de paix dit d’Alger prévoit un processus de cantonnement des combattants des mouvements signataires en vue de leur intégration à la fonction publique, y compris au sein de forces armées, ou de leur «désarmement, démobilisation et réinsertion» (DDR) dans la vie civile. 

Cette intégration doit aboutir à une armée nationale restructurée, plus représentative des populations du nord en particulier. Cette armée doit ensuite se redéployer progressivement dans les principales villes du nord sous la forme de bataillons mixtes composés à ratio égal des forces armées maliennes, des combattants de l’ex-rébellion et des groupes armés pro-gouvernementaux.

L’Etat malien et les groupes armés ont décidé «l’intégration de 26 000 ex-combattants» dans l’armée, indique le communiqué du gouvernement transmis à l’issue d’une réunion tenue à Bamako toute cette semaine en présence du Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga, de représentants des groupes armés et de l’Algérie.

Le président algérien appelle les militaires à retourner à la légalité «dans les meilleurs délais»

Cette intégration doit se faire «en deux tranches de 13 000 [ex-combattants], dont la première est répartie selon le quota ayant fait l’objet d’un consensus entre les deux parties», précise ce communiqué sans plus de détails, notamment sur la date du début de l’opération. 

La seconde tranche va s’étaler «sur une période de deux ans, notamment 2023-2024», selon la même source. En outre, les parties conviennent de la «création et l’opérationnalisation d’une commission ad hoc» chargée notamment de formuler des propositions «pour la gestion au cas par cas des hauts cadres civils et militaires des mouvements signataires», pour leur intégration dans «la chaîne de commandement».

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Cette commission doit être mise en place «dans le meilleur délai», dit le texte. Un porte-parole de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), l’ex-rébellion à dominante touareg, a déclaré que son mouvement avait «accepté l’offre de gouvernement» pour mettre en place cette commission et «parler du problème de la chaîne de commandement» au sein de la future armée nationale reconstituée.

La mise en œuvre de l’accord d’Alger, avec ses dispositions pour l’intégration des ex-combattants, ainsi que le redressement de l’autorité de l’Etat, sont considérés comme des composantes politiques indispensables à une sortie de crise au Mali, en plus de l’action purement militaire.

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a appelé le 31 juillet les militaires au pouvoir au Mali à appliquer l’accord d’Alger et à retourner à la légalité «dans les meilleurs délais», en allant vers des élections. Les colonels au pouvoir au Mali ont cédé début juillet aux exigences des Etats ouest-africains pour un retour au pouvoir des civils, en publiant une nouvelle loi électorale et un calendrier qui comprend une élection présidentielle en février 2024.

Le Mali, pays pauvre et enclavé au coeur du Sahel, a été secoué par deux coups d’Etat militaires en août 2020 et en mai 2021. La crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire en cours depuis 2012 et le déclenchement d’insurrections indépendantiste et djihadiste dans le nord.




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