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Commission des Finances : Eric Coquerel devient le favori, au désarroi du Rassemblement national

Les tractations s'accélèrent pour la présidence de la commission des Finances à l'Assemblée : la Nupes a choisi un candidat commun avec Eric Coquerel (LFI), mettant en difficulté le candidat RN Jean-Philippe Tanguy, en quête d'alliés à droite.

Dans la difficile bataille pour la présidence de la commission des Finances à l’Assemblée nationale, Eric Coquerel (La France insoumise – LFI) semble partir avec une longueur d’avance sur le candidat du Rassemblement national (RN) – principal parti d’opposition – Jean-Philippe Tanguy.

Groupe RN à l'Assemblée : «Nous demanderons tout ce à quoi nous avons droit», affirme Le Pen


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Le 30 juin au matin à huis clos et à bulletins secrets, les membres de la commission voteront pour l’attribution de cette fonction clé, dévolue à un député d’un groupe d’opposition. Le poste est convoité. La commission des Finances, qui examine tous les projets de budget avant leur examen dans l’hémicycle, est l’une des plus puissantes et prestigieuses de l’Assemblée.

Le Premier ministre, Elisabeth Borne, a promis la semaine dernière que la majorité «respecterait les traditions» et ne prendrait pas part au scrutin, laissant les oppositions s’organiser. «On s’en lave les mains, on n’a pas à s’en mêler [et] pas sûr qu’il y ait de bonne solution», commente auprès de l’AFP un député macroniste.

Numériquement, l’alliance de gauche Nupes (LFI, PS, EELV, PCF) paraît favorite avec son candidat commun Eric Coquerel. Le choix de l’élu de Seine-Saint-Denis a été officialisé en début d’après-midi le 28 juin, juste avant la première séance de la législature, alors que la socialiste Valérie Rabault était intéressée par le poste. Celle-ci a eu droit à un lot de consolation avec une candidature à la vice-présidence de l’Assemblée, aux côtés de Caroline Fiat (LFI).

L’hypothèse d’une présidence de la commission des Finances tournante avec Valérie Rabault «a été évoquée» mais écartée parce qu’elle «renforcerait le mauvais procès sur le manque de sérieux de notre candidat», a expliqué à l’AFP le député LFI Manuel Bompard, proche de Jean-Luc Mélenchon.

Une «piraterie» pour le RN

Lors de la précédente législature, Eric Coquerel était déjà membre de la commission des Finances, qui compte quelque 70 députés.

Au RN, on crie à «la piraterie de la Nupes sur tous les postes de l’Assemblée nationale». Le groupe estime que le poste doit lui revenir grâce à ses 89 députés, contre quelque 75 Insoumis, une trentaine de socialistes, 23 écologistes et une vingtaine de communistes.

Aux yeux du candidat RN, Jean-Philippe Tanguy, la Nupes est «en rupture avec la pratique républicaine» en ne laissant pas la présidence de la commission au plus gros groupe d’opposition. L’usage prévalait jusqu’ici sans figurer dans le règlement qui stipule simplement que le poste doit revenir à un élu d’un groupe d’opposition.

Le candidat RN aura-t-il l’appui des LR ?

Ultime espoir pour le RN, tenter de rallier des suffrages chez Les Républicains (LR) qui présentent aussi une candidate, Véronique Louwagie (Orne).

Le président du groupe LR Olivier Marleix a évoqué sur La Chaîne parlementaire «un choix un peu cornélien» entre Jean-Philippe Tanguy et Eric Coquerel. «La Nupes aurait pu faire un choix sans doute un peu plus consensuel» avec Valérie Rabault, a-t-il estimé.

Diplômé de l’Essec et de Sciences Po, Jean-Philippe Tanguy tente de jouer la carte du sérieux afin de se distinguer des Insoumis. Et certains LR n’y sont pas insensibles, même si le président du Sénat, Gérard Larcher (LR), a déclaré le 28 juin sur LCI ne pas souhaiter que des députés de son camp soutiennent le RN.

«Je ne vois pas trop l’intérêt pour Les Républicains de faire la courte échelle à un président qui serait issu du RN», considère de son côté Eric Coquerel. «Ce qui est important, c’est la bonne tenue de la commission des Finances», estime un député de droite auprès de l’AFP. Son collègue Philippe Gosselin demande à la majorité de prendre part au vote pour soutenir… Véronique Louwagie (LR).

Car des élus LR et les macronistes accusent déjà LFI de vouloir se servir de certaines prérogatives de la présidence de la commission, comme l’accès à des documents couverts par le secret fiscal, à des fins politiques.

«C’est du même acabit que toutes les fake news qu’ils font circuler», rétorque Eric Coquerel. «On ne va pas se servir de ça comme d’une arme politique contre des personnalités. Par contre, oui, on veut mener une action forte sur les questions d’évasion fiscale», a-t-il ajouté.

Rallié à Emmanuel Macron, l’ex-LR et président sortant de la commission des Finances, Eric Woerth, ne jette pas l’anathème sur Eric Coquerel, qui «a été un commissaire tout à fait sérieux» mais avec LFI à la présidence «on change de nature d’opposition», estime-t-il.




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