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Condamnation confirmée pour Taha Bouhafs, qui avait qualifié une policière d’«arabe de service»

Le journaliste Taha Bouhafs a été condamné en appel à Paris à 1 000 euros d'amende avec sursis pour injure publique à caractère raciste après avoir qualifié la syndicaliste policière Linda Kebbab d'«arabe de service» dans un tweet ensuite effacé.

L’activiste de gauche et journaliste Taha Bouhafs a reçu le 27 octobre confirmation de sa condamnation pour injure raciste après avoir qualifié l’année précédente la policière Linda Kebbab d’«arabe de service».

Accusé d’avoir qualifié un policier de «racaille de flic», Taha Bouhafs relaxé par le tribunal


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La cour d’appel a ainsi donné raison au tribunal correctionnel qui avait reconnu coupable Taha Bouhafs en septembre 2021 du délit d’injure publique à raison de l’origine, et a condamné ce dernier à une amende de 1 000 euros avec sursis, contre 1 500 euros en première instance. 

En juin 2020, au lendemain d’une manifestation contre les violences policières organisée par des proches d’Adama Traoré – mort en 2016 après une interpellation par des gendarmes – Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat de police Unité SGP-FO, était invitée sur Franceinfo.

Elle a alors déclaré que, tout en comprenant «la colère et la souffrance» de la famille d’Adama Traoré, son décès n’avait «absolument rien à voir» avec celui de George Floyd aux Etats-Unis, mort étouffé lors de son interpellation.

Sur son compte Twitter à l’époque suivi par 80 000 personnes, Taha Bouhafs commenta ces déclarations, en détournant l’acronyme ADS (adjoint de sécurité) et en qualifiant la syndicaliste policière d’«ADS : Arabe de service». Un tweet supprimé quelques minutes plus tard car «provoquant», avait-il expliqué.

Taha Bouhafs va se pourvoir en cassation

Dans sa décision consultée par l’AFP, la cour d’appel a estimé que les propos étaient «outrageants» et avaient «également un caractère raciste puisqu’ils réduisent l’intéressée à son origine arabe, qui lui interdirait de défendre certaines idées sous peine d’être automatiquement présentée comme un alibi de son syndicat ou de l’institution policière» 

«Cette condamnation démontre que nul milieu n’est exempté de comportements racistes et discriminatoires», a réagi dans un communiqué Linda Kebbab. «Cette décision s’entête dans la violation de ma liberté d’expression, elle s’entête aussi dans la répression de l’antiracisme politique», a répliqué de son côté Taha Bouhafs, pour qui la formule utilisée visait à «qualifier une stratégie raciste de l’institution policière et dénoncer la position politique de Linda Kebbab».

Son avocat, Arié Alimi, a annoncé qu’il allait former un pourvoi en cassation contre cette décision.

Taha Bouhafs est en outre condamné, comme en première instance, à payer 2 000 euros de dommages et intérêts à Linda Kebbab, et un euro à la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), également partie civile.




«Arabe de service» : Taha Bouhafs condamné à 1 500 euros d’amende pour injure à raison de l’origine


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