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Contre la «valeur travail» de Fabien Roussel, Sandrine Rousseau défend le «droit à la paresse»

L'élue écologiste a attaqué le secrétaire du PCF, qui a défendu une «gauche du travail» face à une «gauche des allocations». Selon elle, la «valeur travail» serait un marqueur de droite, auquel il faut opposer le droit de «faire des pauses».

Au cours d’un entretien sur France Info le 15 septembre, la députée Europe-Ecologie Les Verts (EELV) Sandrine Rousseau a attaqué le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel, contestant les propos de ce dernier sur la défense de la «valeur travail». A l’inverse, elle a défendu un «droit à la paresse», vilipendé par son collègue de la Nupes et patron du PCF la veille, dans la foulée de ses critiques visant la «gauche des allocs» à l’occasion de la Fête de l’Humanité.

«On a un droit à la paresse, on a un droit à la transition des métiers […] on a le droit aussi de faire des pauses dans sa vie, et surtout, il nous faut retrouver du temps, le sens du partage et la semaine de quatre jours», a plaidé Sandrine Rousseau. «Là on n’est pas du tout là-dedans, la valeur travail, pardon, c’est quand même une valeur de droite», a-t-elle asséné, mettant en avant le fait que les allocations permettent aux salariés de disposer d’une sécurité lorsqu’ils quittent leur emploi.

Selon l’élue écologiste, il n’est tout simplement pas possible d’ériger «le travail comme unique valeur de la gauche, […] particulièrement pour un communiste». Elle a dessiné les contours d’une «société écologique», qui serait placée sous le signe du «ralentissement» et de la liberté de changer de profession, en ne s’enfermant pas «toute la vie dans des carrières qui abîment le corps et qui fait qu’on arrive à 60 ans en étant déjà malade».

«Ce n’est pas une société où on accélère, où on travaille plus pour gagner plus, pour se payer encore quelque chose de plus à acheter», a-t-elle développé, faisant référence au slogan de campagne «Travailler plus pour gagner plus» employé par Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle de 2007.

Fabien Roussel assume ses divergences avec la Nupes

Après la pluie de critiques reçues de la part des autres composantes de la Nupes en conséquence de sa sortie à la Fête de l’Humanité, Fabien Roussel a maintenu et même réaffirmé sa ligne, d’abord dans une tribune parue dans Le Monde le 13 septembre, puis le lendemain sur France Info. Il a attaqué à cette occasion «ceux qui défendent le droit à la paresse […], ceux qui défendent l’idée de mettre le RSA à 1 000 euros», y opposant la perspective d’une société de plein emploi.

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Selon lui, «le chômage et le capitalisme entretiennent un système qui repose sur des revenus de substitution qui permettent de faire pression sur le travail, les conditions de travail et les salaires», et la gauche devrait nourrir l’ambition de «garantir à chacun de trouver sa place dans la société par le travail».

Accusé par une partie de ses «alliés» – dont les insoumis Eric Coquerel et Mathilde Panot – de reprendre un vocabulaire employé par la droite, Fabien Roussel a aussi tenu à souligner que celle-ci, contrairement à lui, «casse le travail», au même titre que «les libéraux et même les sociaux-démocrates», en défendant des allocations telles que le RSA.

«Je ne regrette surtout pas d’avoir ouvert ce débat», a-t-il assuré à nouveau le 15 septembre depuis Moulins (Allier), où se tiennent les journées parlementaires du PCF. «Il faut qu’on pousse le débat jusqu’au bout. J’ose croire que nous sommes tous d’accord pour construire une société du travail et d’un travail qui nous épanouit», a-t-il expliqué à l’AFP.

Désormais familiers des duels à distance, Sandrine Rousseau et Fabien Roussel avaient déjà polémiqué fin août après les propos de la députée écologiste sur le barbecue comme étant un «symbole de virilité», le leader communiste s’offusquant alors d’une discussion sur «le sexe des escalopes».




Roussel secoue la Nupes en revendiquant la «gauche du travail et pas des allocs»


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