France

Des membres de Greenpeace arrêtés après une intrusion sur le chantier de l’EPR à Flamanville (VIDEO)

Sept militants de Greenpeace ont été arrêtés dans la matinée du 31 mars après s'être introduits sur le chantier du réacteur EPR à Flamanville (Manche) pour dénoncer «l'irresponsabilité», à leurs yeux, des candidats pro-nucléaire à la présidentielle.

Selon le groupe EDF, cité ce 31 mars par l’AFP, sept militants de l’ONG Greenpeace ont été «localisés» sur le chantier de l’EPR de Flamanville «immédiatement après» leur intrusion vers 5h30 du matin. Ils ont été interpellés puis libérés et «vont être convoqués cet après-midi pour être entendus par les gendarmes», a précisé Yves Le Clair, le procureur de la République de Cherbourg, en milieu de matinée. Parmi eux figurait le directeur général de Greenpeace France Jean-François Julliard, selon le parquet. Celui-ci s’est exprimé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, dans la matinée, par l’ONG.

«Pour nous, les candidat-es soutenant une relance du nucléaire, ferment les yeux sur les dangers, les dépendances, les lenteurs et les incertitudes de cette énergie», peut-on lire en commentaire de cette vidéo sur le compte Twitter de Greenpeace. 

«Les militants sont entrés dans la zone où se situent les bâtiments administratifs de la centrale de Flamanville pour y déployer une banderole», a souligné EDF avant de préciser : «A aucun moment ils n’ont atteint les installations industrielles.» 

Six autres activistes se sont par ailleurs enchaînés vers 5h30 à des trépieds de plusieurs mètres de haut et un camion placés devant les entrées du chantier, comme en témoignent plusieurs vidéos partagées sur les réseaux sociaux.

Les militants ont laissé rentrer les ouvriers à pied mais ceux-ci sont repartis car EDF a fermé le chantier. «On applique des procédures de vérifications», a indiqué le service communication du groupe sans pouvoir préciser quand l’activité allait reprendre.

Lancé fin 2007, le chantier normand de l’EPR de Flamanville cumule 11 ans de retard et son coût est monté à 12,7 milliards d’euros selon EDF, contre 3,3 milliards annoncé en 2006. La Cour des comptes a quant à elle estimé la facture à 19 milliards en 2020. La mise sur le réseau du premier kilowatt est annoncée par EDF pour 2023.

La question de l’énergie nucléaire à l’approche de l’élection présidentielle

L’EPR de Flamanville est actuellement le seul en construction en France. Trois réacteurs EPR ont déjà été mis en service dans deux pays : deux en Chine en 2018 et 2019, à Taishan, et un en Finlande mi-mars.

Greenpeace France a demandé en début d’année «un moratoire» sur les travaux, «afin de conduire une évaluation en toute indépendance de la viabilité des réacteurs nucléaires EPR». La question de l’avenir du nucléaire français est régulièrement amenée dans un débat politique où s’affrontent le pragmatisme des uns et le catastrophisme des autres. En tout état de cause, en s’imposant haut la main dans le bouquet énergétique de la France, le nucléaire a permis au pays ces dernières décennies d’émettre moins de Co2 par habitant que ses voisins européens, comme en témoignent les données à ce sujet de la Banque mondiale.

A l’approche de l’élection présidentielle, le secteur nucléaire est particulièrement plébiscité à droite de l’échiquier politique français. A gauche, son avenir est principalement vanté par le candidat communiste Fabien Roussel tandis que Jean-Luc Mélenchon s’engage à sortir le pays au plus vite de cette source d’énergie. 




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