Economie

Energie : Bruxelles approuve sous conditions le plan de sauvetage du géant gazier Uniper

La Commission européenne a approuvé la nationalisation du premier fournisseur allemand de gaz placé au bord de la faillite par l’arrêt quasi total des livraisons de Gazprom. Mais il devra céder «certaines parties de ses activités».

La Commission européenne a approuvé le 20 décembre sous conditions le plan de nationalisation par l’Etat allemand du groupe gazier Uniper, frappé de plein fouet depuis la fin des livraisons russes, ainsi que celui de la filiale allemande du géant russe Gazprom. 

L’exécutif européen précise dans un communiqué qu’afin de «préserver une concurrence effective», Uniper devra céder «certaines parties de ses activités, qui représentent une part importante de ses revenus». Il s’agit notamment des centrales électriques de Datteln 4 en Allemagne, et de Gönyu en Hongrie ainsi que d’un certain nombre de filiales internationales. Uniper doit aussi libérer «une partie de ses réservations de capacités de stockage de gaz et de gazoducs, les rendant disponibles pour les concurrents». Le communiqué souligne par ailleurs que l’Allemagne s’est «engagée à élaborer une stratégie de sortie crédible d’ici fin 2023, dans le but de réduire sa participation dans Uniper à pas plus de 25% plus une action d’ici fin 2028 au plus tard». 

Le gouvernement allemand avait dévoilé en septembre un plan de sauvetage à plus de 30 milliards d’euros d’Uniper, impliquant une nationalisation de ce fournisseur énergétique qui était le premier importateur de gaz en Allemagne. 

L’actionnaire majoritaire, le finlandais Fortum, avait donné son accord fin septembre, et un accord définitif a été signé le 19 décembre entre les deux entreprises et le gouvernement allemand. 

Le groupe allemand est frappé de plein fouet par la réduction, puis la fin totale depuis septembre, des livraisons de gaz russe, notamment en raison du sabotage du gazoduc sous-marin Nord Stream 2. 

40 milliards d’euros de pertes

Uniper était la principale cliente du russe Gazprom dans le pays. Elle a dû, pour honorer ses contrats, se procurer du gaz sur le marché au comptant a des prix plusieurs fois supérieurs à ceux de ses contrats de long terme avec le géant gazier russe. 

Résultat, entre janvier et septembre, Uniper a enregistré une perte de 40 milliards d’euros, du jamais-vu pour une entreprise allemande. Une faillite du groupe, en charge de 40% de l’approvisionnement en gaz de l’Allemagne, aurait provoqué un effet domino sur l’ensemble du secteur de l’énergie dans le pays. 

C’est pourquoi le gouvernement allemand mené par le social-démocrate Olaf Scholz, a décidé de racheter 99% des parts du groupe, pour un prix unitaire de 1,70 euro par action. Berlin financera également une augmentation de capital de 8 milliards d’euros, qui pourrait être complétée par une enveloppe pouvant aller jusqu’à 26,5 milliards d’euros. 

Dans une décision annoncée également le soir du 20 décembre, la Commission européenne a aussi avalisé sous conditions la nationalisation par l’Etat allemand de la filiale allemande du géant russe Gazprom, rebaptisée SEFE, qui s’apparente à une confiscation. Cette filiale au bord de la faillite est déjà administrée par l’Etat fédéral depuis avril.

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