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Japon : l’incendiaire d’un studio d’animation condamné à mort

La justice nippone a, ce 25 janvier, condamné à mort un homme de 45 ans pour avoir incendié un studio d’animation à Kyoto en 2019. Le sinistre avait provoqué la mort de 36 personnes et en avait blessé plus de 30 autres dans un pays peu touché par la criminalité.

Un acte «vraiment cruel et inhumain» : tels sont les termes utilisés ce 25 janvier par le président du tribunal de Kyoto, Keisuke Masuda, dans des propos rapportés par l’AFP. Il s’adressait à Shinji Aoba, le condamnant à mort pour l’incendie meurtrier du studio d’animation Kyoto animation (surnommé «KyoAni») qui avait causé la mort de 36 personnes et en avait blessé une trentaine d’autres le 18 juillet 2019.

Shinji Aoba, alors âgé de 41 ans, avait fait irruption dans le bâtiment de ce studio et répandu de l’essence avant d’y mettre le feu en criant «vous allez mourir». Le juge a insisté sur le fait que les victimes «ont dû endurer la peur et l’angoisse avant de mourir».

«Je pense que je dois payer pour mon crime avec cette peine»

«Je ne pensais pas qu’autant de gens allaient mourir et je pense maintenant être allé trop loin», avait reconnu Shinji Aoba au premier jour de son procès en septembre 2023, reconnaissant être l’incendiaire.

«Je pense que je dois payer pour mon crime avec cette peine», avait-il répondu, interrogé sur le souhait des familles des victimes de le voir condamné à mort. C’est bien la peine capitale qui a été retenue, celle-ci ayant été requise par le parquet début décembre.

Une «rancune mal placée», selon le parquet

Shinji Aoba voulait se venger du studio KyoAni parce qu’il était persuadé que l’entreprise lui avait volé une idée de scénario. Allégation que le studio a fermement rejetée. Le parquet avait quant à lui estimé qu’il s’agissait d’une «rancune mal placée».

Lui-même brûlé lors du sinistre, l’incendiaire a subi de multiples opérations chirurgicales et a comparu en fauteuil roulant. Ses avocats ont plaidé non-coupable en arguant qu’il n’avait pas eu «la capacité de faire la distinction entre le bien et le mal», invoquant des troubles psychiatriques.

La veille du verdict, le tribunal avait estimé qu’il n’était pas atteint de démence et ne souffrait pas non plus d’une diminution de ses capacités mentales au moment des faits.

Pays réputé pour son bas niveau de criminalité, le Japon applique encore la peine de mort par pendaison. Les exécutions sont cependant assez rares et la dernière remonte à 2022, alors que 107 condamnés se trouvaient dans le couloir de la mort en décembre 2023.

Le Japon procède à l’exécution de condamnés à mort pour la première fois depuis 2019

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