Economie

Gaz : le Qatar fournira du GNL à l’Allemagne à compter de 2026

L’Emirat a annoncé un contrat d'approvisionnement de deux millions de tonnes de GNL par an avec l’Allemagne. Représentant un vingtième du volume de gaz que fournissait la Russie au pays, ce contrat ne sera effectif qu'à partir de 2026.

En pleine crise mondiale de l’énergie, le Qatar a annoncé ce 29 novembre un accord d’approvisionnement en gaz naturel liquéfié (GNL) avec l’Allemagne sur 15 ans.

Un méthanier charge sa cargaison de gaz naturel liquéfié en octobre 2021 depuis le terminal de Sakhalin-2, une exploitation internationale que vient de quitter Shell mais où demeurent les Japonais Mistui et Mitsubishi (illustration).

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Cet accord, conclu entre Qatar Energy et la multinationale américaine ConocoPhillips, contribuera «aux efforts visant à soutenir la sécurité énergétique en Allemagne et en Europe», a déclaré Saad Sherida Al-Kaabi, ministre l’Energie et PDG de Qatar Energy, lors d’une conférence de presse.

Ce dernier a précisé qu’à compter de 2026, l’émirat fournirait «jusqu’à 2 millions de tonnes de GNL par an» au terminal gazier en cours de construction de Brunsbuntell, à l’embouchure du fleuve Elbe. Soit l’équivalent de 6% des 46 milliards de mètres cubes de gaz que lui a fourni la Russie en 2021, précise Bloomberg.

L’annonce du contrat qatari survient huit mois après la visite à Doha de l’écologiste Robert Habeck, ministre allemand de l’Economie et du Climat, et deux mois après celle du chancelier Olaf Scholz. Cette annonce survient également dans la foulée de celle, le 21 novembre, d’un contrat passé entre Qatar Energy et le géant chinois Sinopec. Accord alors perçu comme un camouflet pour une Union européenne demandeuse.

Pas de place avant 2026 ?

Ce contrat, lui-même similaire à un accord signé fin 2021, prévoit d’approvisionner l’Empire du Milieu à hauteur de quatre millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an durant une période de 27 ans, la plus longue de l’histoire de l’industrie du GNL. Chine, Inde, Japon, Corée du Sud, demeurent en effet les principaux clients de la riche monarchie du Golfe, longtemps restée sur la première marche du podium des exportateurs de GNL.

Une place qu’elle entend reprendre aux Australiens grâce à de colossaux investissements dans le développement du champ gazier North Dome, le plus grand du monde, que Doha partage avec Téhéran. La première phase d’agrandissement, baptisée North Field East, pour laquelle les entreprises partenaires ont été annoncées cet été – et parmi lesquelles figurent le français Total Energies – doit permettre au Qatar de faire passer sa capacité d’exportation de 77 à 110 millions de tonnes par an (Mtpa) de GNL en 2027.

Des méthaniers peuvent-ils remplacer des pipelines ?

Fortement critiqué, notamment depuis les Etats-Unis, pour sa dépendance à la Russie en matière d’approvisionnements gaziers, Berlin a accéléré la construction de terminaux méthaniers flottants. La construction de deux d’entre eux a été annoncée au tout début de l’opération militaire russe en Ukraine. Le premier, au port de Wilhelmshaven, a été inauguré mi-novembre. En attendant celui de Brunsbuntell, ce terminal d’une capacité annuelle de 5 milliards de mètres cubes peut «importer environ 8% de la consommation allemande de gaz naturel», précisait à Euronews Christian Janzen, chef de projet chez l’énergéticien Uniper.

Bien que loin derrière les énergies renouvelables et le charbon, dans le mix énergétique allemand, le gaz reste l’une des principales sources d’énergie pour chauffer les foyers, alimenter l’industrie et produire de l’électricité.

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