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Grèves pour les salaires : les raffineries Esso à l’arrêt, prélude à un mouvement d’ampleur ?

Suite à une grève entamée depuis le 20 septembre, l'activité des deux sites que possède le groupe ExxonMobil en France a été stoppée. Les salariés de Total cessent aussi le travail à partir du 27, une journée d'action nationale étant prévue le 29.

L’automne risque fort d’être placé sous le signe du mécontentement social, les revendications salariales se multipliant sur fond d’une inflation forte et de prix de l’énergie en forte hausse. Parmi les secteurs en proie à des conflits, celui du pétrole, en pointe durant les contestations passées contre la réforme des retraites, connaît déjà des mouvements de grève, dont celui qui a débuté au sein du groupe ExxonMobil depuis le 20 septembre.

Initiée par la CGT et FO, la mobilisation a été fortement suivie par les salariés, entraînant l’arrêt des deux raffineries de l’entreprise, à Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). Comme le souligne Paris Normandie, cet arrêt des installations représente «une première» au sein de l’entreprise, des arrêtés de réquisition d’une partie du personnel ayant été pris pour assurer les conditions minimales de sécurité et de surveillance des unités.

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Selon France 3, les négociations salariales ont achoppé, les grévistes demandant une augmentation de 7% là où la direction a proposé une fourchette entre 5,5% et 6%. «Les revendications reposent sur l’inflation galopante et la hausse du prix du carburant. On veut compenser la perte de pouvoir d’achat», a expliqué le délégué syndical CGT Lionel Arbiol de Fos-sur-Mer auprès du média public. Ce dernier a fait valoir, en écho aux débats actuels sur les «superprofits» des grandes entreprises, que «le refus de la direction est perçu comme un manque de respect, sachant qu’Esso a fait 409 millions de bénéfices au premier semestre 2022».

Les salariés d’ExxonMobil seront suivis dès le 27 septembre par ceux de TotalEnergies, certains syndicats du groupe ayant déposé un préavis de grève de plusieurs jours, jusqu’au 29 septembre. Dans ce cadre, la CGT exige 10% d’augmentation des salaires, évoquant les «bénéfices mirifiques» réalisées par l’entreprise mais essentiellement redistribués, selon elle, en faveur des actionnaires.

La CGT, la FSU (Fédération syndicale unitaire) et Solidaires appellent d’ailleurs à une journée de grève interprofessionnelle pour les salaires le 29 septembre. La mobilisation inclut les secteurs de l’éducation et des transports en commun, mais aussi les ports et le transport routier. Outre la question des salaires, la réforme des retraites que souhaite à tout prix faire adopter Emmanuel Macron – malgré des hésitations sur la méthode au sein de son propre camp – servira aussi de carburant à la contestation, le projet suscitant l’hostilité unanime des syndicats.




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