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JO 2024 de Paris : la Cour des comptes alerte sur les transports et la sécurité

Dans un rapport obtenu par l'AFP, la Cour des comptes pointe la sécurité et les transports comme «risques à circonscrire» pour les JO de Paris et presse aussi le comité d'organisation des JO d'accélérer la signature de certains contrats.

La Cour des comptes a mis en cause, dans un rapport que l’AFP a obtenu le 9 janvier avant sa publication, l’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 évoquant les risques concernant les transports et la sécurité.

Ce rapport, commandé de longue date, qui balaie tous les sujets, est présenté ce 10 janvier à l’Assemblée et au Sénat et sera publié le 11 janvier. Daté de janvier 2023, il ne prend néanmoins pas en compte la dernière révision budgétaire du comité d’organisation des JO (Cojo) de décembre 2022. Un autre rapport est prévu au premier semestre 2023.

«Les enjeux relatifs à la sécurité et aux transports restent des défis à relever et doivent faire l’objet d’une vigilance particulière des pouvoirs publics et du comité d’organisation», relève la Cour qui les qualifie de «risques à circonscrire».

Vue aérienne sur la construction d'une arène aquatique près de l'autoroute A1 et du Stade de France à Saint-Denis, au nord de Paris, le 25 mai 2022, en vue des Jeux olympiques de Paris 2024 (image d'illustration).

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Sur la sécurité, la Cour des comptes recommande de «planifier l’emploi des forces de sécurité intérieure en veillant à l’équilibre entre la couverture des besoins pour les Jeux et de ceux de la sécurité sur l’ensemble du territoire national».

Elle préconise de «stabiliser les besoins de sécurité privée et d’établir les mesures alternatives pour pallier ses probables carences» car le besoin d’agents en sécurité privée, plus de 20 000 a minima, risque fort de ne pas être satisfait. Elle recommande de «finaliser avant la fin du premier semestre 2023 le plan global de sécurité des Jeux». 

La sécurité des JO et celle de la cérémonie d’ouverture inédite sur la Seine fait l’objet de multiples réunions depuis deux ans et d’une répartition des responsabilités entre l’Etat, le comité d’organisation et les collectivités.

S’agissant des transports en Ile-de-France, «certains projets présentent à ce stade des incertitudes sur leur délai de livraison et renforcent la tension sur le réseau de transport existant». «Plusieurs opérations d’infrastructures […] présentent des risques majeurs du fait de calendriers d’ores et déjà tendus et sans véritable marge de manœuvre», note-t-elle évoquant Eole et le réaménagement de la Porte Maillot. 

«Si elles n’étaient pas achevées pour les Jeux, il en résulterait une tension difficilement soutenable sur les lignes fortement sollicitées, avec les risques associés d’incidents et d’engorgements pour les usagers du quotidien. De tels phénomènes contribueraient à dégrader fortement l’acceptabilité de l’événement pour la population», ajoute-t-elle.

Pour la Cour des comptes, il y a «un risque opérationnel et un risque financier»

S’agissant du Cojo, qui a rehaussé son budget de 10% en décembre, à 4,380 milliards d’euros, la Cour expose plusieurs critiques. Elle signale d’abord du retard dans la signature des contrats avec les équipements, comme le Stade de France, qui seront utilisés pour les JO. 

«Au début du mois de novembre 2022, seules 11 des 80 conventions d’utilisation prévues avaient été signées […] Ces décalages successifs exposent désormais le comité à un risque avéré, du fait des conséquences en chaîne qui en résultent sur la préparation des Jeux et, en particulier, pour la conclusion des négociations sur le modèle externalisé de livraison des Jeux», s’inquiète la Cour, demandant que ces conventions soient signées début 2023. Elle évoque «un risque opérationnel et un risque financier».

Pour elle il y a bien des «incertitudes substantielles sur l’équilibre final du budget du Cojo». Elle lui reproche notamment d’avoir puisé 115 millions d’euros sur sa réserve de 315 millions, car cela revient «à différer des mesures d’économies susceptibles d’être prises ultérieurement». Si le Cojo est une association loi 1901 qui fonctionne avec des fonds privés, l’Etat se porte garant en cas de déficit.

Par ailleurs, la Cour constate qu’en l’état actuel, entre les lignes budgétaires du Cojo, de la Solideo (chargé des ouvrages pérennes), les dépenses des collectivités et celles de l’Etat qui ne sont pas encore fixées, elle n’est pas en mesure de calculer le coût réel des JO et «son impact total sur les finances publiques».

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