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La France va demander la levée de l’immunité diplomatique de l’ambassadeur libanais, accusé de viol

Paris s'apprête à demander à Beyrouth la levée de l'immunité diplomatique de son ambassadeur Rami Adwan, en poste à Paris. Le diplomate libanais est notamment accusé de viol et de violences volontaires par deux femmes ayant travaillé à l'ambassade.

La France va demander ce 5 juin la levée de l’immunité de l’ambassadeur du Liban à Paris, qui est visé par une enquête pour viol et violences volontaires, a-t-on appris de source diplomatique.

Interrogée sur la possibilité d’une levée de l’immunité du diplomate Rami Adwan, qui conteste les faits d’agression, cette source sous couvert d’anonymat a indiqué à l’AFP : «Des démarches en ce sens vont être conduites dans la journée.»

Dès le 2 juin, le ministère des Affaires étrangères avait estimé que «face à la gravité des faits évoqués», la levée de l’immunité par les autorités libanaises était «nécessaire pour faciliter le travail de la justice française».

Deux plaintes déposées contre l’ambassadeur 

Cette dernière a ouvert une enquête pour viol et violences volontaires après des plaintes de deux anciennes employées de l’ambassade, avaient indiqué le 2 juin des sources proches de l’enquête, confirmant des informations d’un média français en ligne, Mediapart. La première femme, âgée de 31 ans, a porté plainte en juin 2022 pour un viol commis, selon son récit à la police, en mai 2020 dans l’appartement privé de l’ambassadeur Rami Adwan, en poste depuis 2017. Dans sa plainte consultée par l’AFP, elle déclare avoir signifié son refus d’un rapport sexuel, avoir crié et pleuré.

Riad Salamé, gouverneur de la banque centrale libanaise, lors d’une interview à l’AFP, le 20 décembre 2021 (photo d’illustration).

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La jeune femme, employée comme rédactrice, avait déjà signalé à la police en 2020 que Rami Adwan l’avait frappée lors d’une dispute dans son bureau, mais sans porter plainte pour ne «pas briser la vie de cet homme», marié et père de famille. Elle entretenait une «relation amoureuse» avec l’ambassadeur qui exerçait sur elle des «violences psychologiques et physiques avec humiliations quotidiennes».

La deuxième femme, âgée de 28 ans, qui avait noué aussi une relation intime avec le diplomate peu après son arrivée comme stagiaire en 2018, a porté plainte en février dernier pour dénoncer une série d’agressions physiques souvent commises après un refus d’un rapport sexuel. Elle affirme notamment que Rami Adwan a tenté de la percuter avec sa voiture lors d’une dispute en marge du Forum pour la paix à Caen (Normandie), en septembre 2022. Elle accuse aussi l’ambassadeur d’avoir tenté de l’asphyxier chez elle en enfonçant son visage sur son lit, fin décembre.

Des relations amoureuses mais pas de violences, selon la défense

«Mon client conteste toute accusation d’agressions sous quelque forme que ce soit : verbale, morale, sexuelle. Il a eu avec ces deux femmes entre 2018 et 2022 des relations amoureuses émaillées de disputes et de ruptures», a réagi auprès de l’AFP l’avocat de Rami Adwan, Me Karim Beylouni.

Le Liban avait annoncé le 3 juin dépêcher une équipe d’enquêteurs à Paris. Cette «commission d’enquête présidée par le secrétaire général du ministère […] à l’ambassade à Paris» doit interroger l’ambassadeur et recueillir les témoignages du personnel de l’ambassade.

Elle doit aussi rencontrer les autorités françaises «pour clarifier» les informations communiquées aux médias et qui n’ont pas été transmises au ministère libanais «par les voies diplomatiques», avait indiqué le ministère libanais des Affaires étrangères dans un communiqué.

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