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La liste des produits interdits au marché de Noël de Strasbourg enflamme les oppositions

La diffusion à Strasbourg de la liste des produits autorisés et interdits lors du prochain marché de Noël de la ville a provoqué de vives réactions. Champagne et raclette seront proscrits, loukoums et crucifix restent autorisés «sous réserve».

«Dogmatisme», «contraintes absurdes», «chasse aux crucifix» : la divulgation de la liste des produits et articles interdits au marché de Noël de Strasbourg a suscité le 11 octobre de vives réactions au sein de l’opposition à la mairie écologiste de la ville, qui met en avant sa quête d’«authenticité».

Pas de champagne mais du crémant, des «Croix JC» (crucifix) acceptées «sous réserves» au même titre que les loukoums, cendriers et décapsuleurs, ou encore les casquettes et le poulet grillé sont bannis des étals des chalets où, en revanche : la liste des plus de 350 aliments et articles autorisés lors de l’évènement a été mise à jour par la «commission consultative de sélection» du marché de Noël de Strasbourg.

«La mise en avant du savoir-faire et de l’authenticité sont primordiaux», défend Guillaume Libsig, adjoint (SE) en charge de la vie associative, qui siège au sein de cette commission. Selon lui, la liste donne sa «crédibilité à l’événement».

«Wokisme à la con»

La «”Capitale de Noël” doit rester dans son temps, répondant aux questions posées par la société sur l’écoresponsabilité, la provenance des produits, le bien-être ou les identités», explique encore Guillaume Libsig, qui refuse de voir la ville être «un supermarché à ciel ouvert […] avec des objets vendus ailleurs le reste de l’année».

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«A vouloir tout contrôler pour Noël, la municipalité trébuche sur ses préjugés et son idéologie !», tacle le conseiller municipal d’opposition Alain Fontanel (LREM), candidat malheureux à la mairie en 2020.

Anne-Pernelle Richardot (PS) évoque elle du «wokisme à la con» dans le quotidien régional les Dernières nouvelles d’Alsace, qui a révélé la liste, quand Pierre Jakubowicz (Horizons) s’étonne «de voir arriver cette liste si tardivement», a un mois et demi de l’ouverture du marché, alors que la plupart des commerçants commandent leur stock en début d’année.

Guillaume Libsig assume «afficher la couleur» pour avoir un «débat». Pour les produits autorisés «sous réserves», les organisateurs auront selon ses dires, «une discussion avec les exposants pour comprendre d’où vient le produit ? Pourquoi est-ce qu’il est là ?», a-t-il encore détaillé. La liste sera entérinée «début 2023», à l’occasion d’une nouvelle réunion de la commission.

Priorité au localisme et à la qualité, rétorque la commune

Ainsi, concernant la vente de crucifix autorisée aussi «sous réserves», «la priorité est d’en avoir qui soient dignes et de bon standing, fabriqués en Europe, et n’arrivant pas dans des conteneurs d’Asie», fait valoir l’adjoint. «Nous sommes extrêmement sensibles aux origines spirituelles de la manifestation. Pour les crucifix, c’est la même grille d’analyse que pour les boules à eau. Un produit de mauvaise qualité nuit à la manifestation», assure Guillaume Libsig auprès des Dernières Nouvelles d’Alsace.

Jean-Philippe Vetter, conseiller municipal LR, s’est ému dans une lettre ouverte à la maire EELV Jeanne Barseghian d’une volonté de «vouloir potentiellement interdire sur le marché de Noël le symbole de la foi chrétienne».

«J’adore le crémant d’Alsace et le champagne, vins de la joie et de la fête» a tweeté pour sa part Jean Rottner, président (LR) de la région Grand Est (qui compte notamment l’ancienne Champagne-Ardennes), qualifiant la liste strasbourgeoise de «clownesque».

D’autres ironisent, tel le sénateur de la Savoie Cédric Vial qui dénonce un «acte de “racisme” anti-savoyard» dans la prohibition de la tartiflette et de la raclette sur les étals du marché de Noël strasbourgeois. Une ligne également reprise par certaines villes, dans la promotion de leurs propres marchés de Noël.

«La liste a été constituée démocratiquement, chaque voix compte», a défendu auprès de l’AFP Eric Bodein, un forain qui a un stand alimentaire et fait partie des quinze personnes siégeant dans la commission consultative de sélection. «Le but est d’avoir des articles de meilleure qualité, il y avait un tri à faire», explique encore le professionnel.




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