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Le Royaume-Uni facilite l’expulsion des délinquants étrangers

Les autorités britanniques ont décidé de réviser les règles encadrant l'accueil et l'expulsion des étrangers se présentant comme les victimes d'esclavage moderne, afin de lutter contre des «abus flagrants» de certains auteurs d'actes de délinquance.

Le gouvernement britannique met en œuvre à partir de ce 30 janvier de nouvelles mesures pour faciliter l’expulsion de délinquants étrangers, en cherchant à les empêcher de se présenter à tort comme des victimes d’esclavage moderne.

Tenant d’une ligne dure sur la question de l’immigration, le gouvernement conservateur de Rishi Sunak s’efforce de résoudre la saturation de son système d’asile, mis à rude épreuve par les arrivées record de migrants par la Manche, et les failles du système susceptibles d’être exploitées.

Lutte contre les fausses déclarations

Jusqu’à présent, quand un délinquant étranger se disait victime d’esclavage moderne, toute tentative d’expulsion était ainsi suspendue en attendant que son cas soit examiné, a expliqué le ministère britannique dans un communiqué. Les nouvelles mesures, détaillées dans un guide du ministère de l’Intérieur, empêchent désormais ceux qui ont dans le passé fait de fausses déclarations à cet égard de bénéficier des protections empêchant leur expulsion.

Migrants à Douvres au Royaume-Uni en mai (image d'illustration).

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Comme l’avait annoncé le Premier ministre Rishi Sunak le mois dernier en présentant son plan pour lutter contre l’immigration illégale, les agents qui étudient les dossiers devront désormais prendre en considération des «preuves objectives d’esclavage moderne» et non de «simples suspicions».

«Il est totalement injuste que de véritables victimes d’esclavage moderne doivent attendre longtemps avant de bénéficier de la protection dont ils ont besoin à cause d’abus flagrants du système», a déclaré dans un communiqué la ministre de l’Intérieur, Suella Braverman. «Les changements qui entrent en vigueur signifient que si vous avez commis une infraction, nous avons le pouvoir de refuser de vous protéger et de vous chasser de notre pays», a-t-elle ajouté.

Le ministère de l’Intérieur cite l’exemple d’un homme condamné pour viol qui a contesté la procédure d’expulsion dont il faisait l’objet en affirmant être victime d’esclavage moderne et a été laissé en liberté en attendant, période pendant laquelle il a commis un autre viol et se trouve toujours sur le sol britannique.

Les mesures qui entrent en vigueur concernent les étrangers condamnés à toute peine de 12 mois de prison ou plus, ou qui ont été condamnés pour des crimes ou délits graves comme meurtre, terrorisme ou infraction sexuelles, ou posant un risque pour la sécurité nationale.

Plus de 45 000 migrants ont rejoint illégalement les côtes anglaises en 2022 en traversant la Manche sur des embarcations de fortune, d’après les chiffres du ministère de la Défense britannique. Les conservateurs promettent depuis le Brexit de «reprendre le contrôle» des frontières, et envisagent de déterminer un quota annuel de demandeurs d’asile, tout en empêchant ceux qui sont arrivés illégalement au Royaume-Uni d’y demeurer.

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