Economie

Les ministres de la Défense de l’UE se réunissent pour fournir plus d’obus à l’Ukraine

Réunis à Stockholm, les ministres de la Défense des 27 cherchent les moyens de livrer plus d’obus à Kiev. Le commissaire au marché intérieur parle même d’«activer rapidement le mode économie de guerre»

Les ministres de la Défense de l’Union européenne se sont réunis le 8 mars pour préparer un plan de livraisons de munitions à l’Ukraine, malgré des stocks sous pression, avec un premier volet d’urgence à un milliard d’euros. Les soutiens occidentaux à Kiev ont prévenu ces dernières semaines que l’armée ukrainienne faisait face à un manque criant d’obus de 155 mm pour ses canons.

Les ministres, réunis à Stockholm en présence du secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg et de leur homologue ukrainien Oleksiï Reznikov, doivent plancher sur un plan en trois volets. L’objectif est d’avancer pour une adoption le 20 mars, lors d’une réunion des chefs de la diplomatie européenne.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz, lors d'une conférence de presse commune à l'Elysée, à Paris le 8 février 2023.

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Fondé sur des gros achats communs pour rassurer les industriels sur la pérennité des commandes, le projet vise à la fois à répondre aux besoins immédiats de Kiev et à augmenter les capacités de l’industrie de défense européenne à plus long terme.

Le premier volet, conçu par les diplomates de l’UE, vise à utiliser un milliard d’euros puisé dans la «Facilité européenne pour la paix (FEP)», afin de livrer d’ici quelques semaines des obus en stocks dans les armées des Etats membres.

Les alliés européens de l’Ukraine ont déjà abondamment creusé dans leurs stocks militaires, avec un soutien chiffré à 12 milliards d’euros, dont 3,6 milliards provenant de la FEP.

Selon des responsables européens, il y a encore suffisamment d’obus de 155 mm en stock pour ne pas mettre les pays de l’UE en danger. Mais les ministres de la Défense doivent détailler ce point. Le plan prévoit également des commandes communes pour les armées de l’UE et de l’Ukraine, visant à inciter les fabricants d’obus à augmenter leurs capacités.

Des pays comme l’Estonie, qui avait proposé de faire encore plus (quatre milliards d’euros et un million d’obus), réclament d’aller plus loin. «Selon les besoins ukrainiens, il leur faudrait au moins 350 000 obus de 155 mm par mois», dit à l’AFP Madis Roll, un responsable du ministère estonien de la Défense.

Une des questions en suspens reste le commanditaire : les obus doivent-ils être achetés par l’agence de défense de l’Union européenne, ou par des Etats membres avec plus d’expérience de ce type de contrats ?

Economie de guerre

Autre point de désaccord : l’hypothèse d’acheter des obus hors d’Europe – façon d’aller plus vite selon certains, mais sans soutenir le complexe militaro-industriel européen, s’inquiètent d’autres.

Mais il y a désormais un consensus au sein des 27 sur le fait qu’après les nombreuses années de désinvestissement militaire post-guerre froide et de conflits dits asymétriques, il faut désormais se préparer aux conflits entre grandes puissances.

«L’industrie européenne n’est pas préparée aux besoins d’un conflit de haute intensité», a mis en garde le 6 mars le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton. «Notre industrie de la défense doit activer rapidement le mode “économie de guerre”», a-t-il plaidé devant les journalistes.

Outre des commandes communes, le commissaire doit notamment plaider auprès des ministres du besoin de débloquer davantage de fonds pour des capacités industrielles et des prêts favorables.

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