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Limogeage de la préfète Marie Lajus : une mobilisation inédite et une vidéo qui dérange…

Des élus locaux, des parlementaires, une ex-procureure générale et le milieu associatif se mobilisent pour protester, via pétition, tribune ou lettre à l'exécutif, contre le récent limogeage de la préfète d'Indre-et-Loire Marie Lajus.

Le 7 décembre, le Conseil des ministres, sur proposition du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, a nommé Patrice Latron préfet d’Indre-et-Loire, en remplacement de Marie Lajus. Localement, son remplacement a été rapidement perçu comme un limogeage et très vite des messages de soutien à l’ancienne préfète, arrivée à Tours en 2020, ont fleuri sur les réseaux sociaux. 

Dans une tribune hébergée par le site internet du journal Le Monde, diffusée le 26 décembre, une cinquantaine d’élus, de responsables d’associations et autres acteurs de la société civile des départements de l’Ariège, de Charente et d’Indre-et-Loire, où la préfète a exercé, se sont ainsi insurgés contre cette décision : «Une injustice», à leurs yeux.

Ils s’appuient notamment sur un article du Canard enchaîné du 14 décembre assurant qu’elle aurait été limogée à la suite d’interventions d’élus de la majorité auprès de Gérald Darmanin. 

Il est expliqué que Marie Lajus s’est attirée les foudres d’élus pour s’être opposée au projet d’implantation d’un incubateur de start-up et de chercheurs, baptisé Da Vinci Labs, au sein d’une zone boisée inconstructible dans le parc du château Louise-de-la-Vallière, à Reugny, près de Tours.

Elle avait prévenu les élus, selon des sources concordantes, qu’elle serait obligée d’attaquer la légalité de leur décision de rendre constructible ce terrain, au nom de la loi Climat et résilience.

Dans cette tribune, les signataires saluent «le professionnalisme» de la préfète, «son impartialité, sa probité et son humanité» et en appellent au président Emmanuel Macron pour réparer «cette injustice».

Une vidéo qui irrite la majorité présidentielle

Une pétition, initiée par des Charentais et intitulée «Marie Lajus, une préfète intègre» a recueilli en milieu de semaine près de 2 000 signatures, rapporte l’AFP.

Le cabinet du ministre de l’Intérieur a fait valoir que les nominations de préfets relevaient du «pouvoir discrétionnaire de l’exécutif». Sans autre commentaire.

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Ces hauts fonctionnaires, dont le corps va disparaître pour se fondre le 1er janvier prochain dans celui des «administrateurs de l’Etat», ont pour mission de mettre en œuvre les politiques publiques dans leur département et sont donc le bras de l’exécutif.

Marie Lajus est entrée dans la préfectorale il y a dix ans, après un parcours de commissaire de police. Elle a été notamment porte-parole de la préfecture de police de Paris. Elle est décrite comme brillante, «hyper bosseuse» et dotée d’un caractère bien trempé. «Intransigeante» sur le respect des règles, elle a dû agacer certains élus, explique un de ceux qui l’a côtoyée. «Tout le monde pense [dans la préfectorale] que c’est dégueulasse qu’elle ait sauté parce que c’est une bonne préfète», ajoute un préfet sous couvert de l’anonymat.

Mais la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo prise le jour de son départ de la préfecture de Tours a irrité dans la majorité présidentielle. On y voit Marie Lajus brandir l’article, mis sous verre, du Canard enchaîné. Un cadeau de ses collaborateurs.

«C’est déloyal», a lâché un membre de la majorité auprès de l’AFP.

«La diffusion de cette vidéo n’était pas de son fait. Tout comme elle n’est pour rien dans la pétition ou la tribune», assure son entourage qui craint que tout ceci in fine ne la desserve.

Dans un communiqué, le conseil municipal de Reugny a assuré qu’«aucune forme de pression n’a été opérée par les élus municipaux en charge du dossier» et dénoncé de tels stratagèmes, «s’ils sont avérés», avant de «s’associer à l’hommage rendu» à Marie Lajus «quant à ses qualités de probité, d’intégrité et de son sens aigu de l’intérêt général».

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