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Ottawa : après le Convoi de la liberté des camionneurs, vers des manifestations de motards ?

Des centaines de motards canadiens ont prévu un rassemblement à Ottawa au nom de la «liberté», comme l'avaient fait en février les camionneurs opposés aux mesures sanitaires. La police a déjà prévenu que le centre de la capitale leur serait interdit.

Une nouvelle manifestation motorisée, mais cette fois sur deux roues : des centaines de motards canadiens ont prévu de manifester à Ottawa dès le 29 avril au nom de la «liberté», comme l’avaient fait en février les chauffeurs routiers opposés aux mesures sanitaires, mais la police a prévenu que le centre de la capitale leur serait interdit.

Dans le cadre du rassemblement, baptisé «Rolling Thunder» (Roulement de tonnerre), les premiers motards devraient arriver à Ottawa le 29 avril, avant une grande manifestation le lendemain, d’après des informations postées sur le site du mouvement. L’événement inquiète les autorités, à peine deux mois après la fin du mouvement des camionneurs qui a paralysé le centre d’Ottawa pendant trois semaines et poussé le gouvernement Trudeau à utiliser de pouvoirs exceptionnels pour les déloger.

La police muscle son dispositif pour encadrer la manifestation

Le 25 avril, la police d’Ottawa a indiqué dans un communiqué avoir mis en place un «dispositif opérationnel amélioré» pour encadrer la manifestation et a rappelé que le centre de la capitale est dorénavant interdit aux manifestations.

«Nous n’autoriserons pas [la création] de conditions dangereuses ou illégales qui pourraient entraîner une autre manifestation illégale comme celle que nous avons connue en février», indique la police. Elle interdira les véhicules à moteur dans plusieurs secteurs de la capitale, notamment les alentours de la colline du Parlement qui avaient été occupés par les camionneurs. Et, tout en assurant que «le droit de manifester pacifiquement sera toujours protégé», les forces de l’ordre évoquent un renforcement «significatif» des effectifs policiers dans la capitale. En outre, la police indique qu’elle surveillera activement les commentaires en ligne relatifs aux rassemblements du week-end, et prévient que «les comportements menaçants ou intimidants feront l’objet d’enquête et de poursuites».

Catherine McKenney, l’une des conseillères municipales, a sollicité une action plus ferme des forces de l’ordre afin d’éviter la réédition d’une «occupation illégale» du centre-ville : «Je ne veux pas que notre communauté soit à nouveau terrorisée. Je ne veux pas que nos enfants, nos aînés et les autres habitants vulnérables soient à nouveau traumatisés. Nos entreprises ne doivent pas être forcées de fermer à nouveau», a-t-elle insisté.

Plus d’un millier de motards attendus, selon certains organisateurs

Dans plusieurs vidéos sur YouTube, les organisateurs mettent en garde les autorités, dont la municipalité d’Ottawa, s’adressant directement Jim Watson, l’édile concerné :  «Monsieur le Maire, si vous regardez ceci, des milliers de personnes arrivent dans votre ville», a prévenu l’un des organisateurs, Neil Sheard. Selon la presse canadienne, les organisations «Veterans for Freedom» (les Vétérans pour la liberté) et «Freedom Fighters Canada» (Combattants de la liberté du Canada) s’associent au mouvement.

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Le gouvernement de Justin Trudeau a annoncé le 25 avril la création d’une commission pour enquêter sur le recours l’hiver dernier à la loi sur les mesures d’urgence. Cette législation, qui autorise l’adoption de mesures exceptionnelles, a été utilisée pour la seconde fois en temps de paix au Canada à l’occasion du mouvement des camionneurs baptisé «Convoi de la liberté».

Pendant près d’un mois en février, des centaines de chauffeurs de poids lourds ont occupé pacifiquement le cœur de la capitale pour protester contre l’obligation d’être vacciné pour traverser la frontière entre le Canada et les Etats-Unis, entraînant un blocage de la capitale et des polémiques sur la gestion de la crise, conduisant le chef de la police d’Ottawa à démissionner mi-février. Afin de mettre fin au mouvement, diverses mesures polémiques avaient été adoptées, dont le gel des comptes bancaires des manifestants, ou encore la menace de confisquer leurs animaux de compagnie.

Cette contestation s’est ensuite élargie à d’autres pays, dont la Nouvelle-Zélande, mais aussi à plusieurs pays européens, dont la France, afin de protester contre les restrictions sanitaires telles que le pass vaccinal. Aux Etats-Unis, un «convoi du peuple» comptant un milliers de véhicules s’était rendu à Washington le 6 mars et avait mené une opération escargot autour de la capitale fédérale pour protester contre les restrictions liées au Covid-19.




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