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«Régime hybride d’autocratie électorale» : la Hongrie dénonce «une insulte» du Parlement européen

Le Parlement européen ne considère plus la Hongrie comme une véritable démocratie, selon un rapport voté à Strasbourg le 14 septembre. Budapest a fustigé les termes du texte, alors que des fonds d'aide sont toujours bloqués par l'UE.

Le Parlement européen a proclamé le 14 septembre que la Hongrie de Viktor Orban n’était plus une véritable démocratie, au moment où Budapest tente de donner des gages à Bruxelles sur la lutte anticorruption afin d’échapper à une suspension des financements européens.

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La Hongrie a dans la foulée dénoncé ce vote, «une insulte» envers les Hongrois, selon le ministre des Affaires étrangères du pays Peter Szijjarto. «Je considère comme insultant envers les Hongrois que l’on questionne la capacité de la Hongrie à la démocratie», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Budapest, s’étonnant que «certains» à Strasbourg et Bruxelles «rabaissent» son pays.

Dans un rapport largement adopté, le Parlement européen «regrette profondément que l’absence d’action décisive de la part de l’Union ait contribué au délitement de la démocratie, de l’Etat de droit et des droits fondamentaux en Hongrie», qualifiant le pays de «régime hybride d’autocratie électorale». Le rapport, qui a recueilli 433 voix pour (123 voix contre, 28 abstentions), a été présenté par l’eurodéputée écologiste française Gwendoline Delbos-Corfield, applaudie dans l’hémicycle à l’issue du vote.

«Les choses ont dramatiquement évolué» en Hongrie ces dernières années, a-elle-affirmé lors d’un débat dans ce même hémicycle le 13 septembre.

«Si la Hongrie était candidate aujourd’hui pour rentrer dans l’UE ce ne serait pas possible, elle ne remplirait plus les critères d’adhésion, c’est le triste constat du rapport», a pour sa part commenté l’élue Fabienne Keller (Renew Europe).

Budapest menacée de se voir privée de milliards d’euros de financements européens

Le Parlement européen avait déclenché en 2018 une procédure à l’encontre de la Hongrie – dirigée depuis 2010 par le Premier ministre souverainiste Viktor Orban – pour «risque de violation grave des valeurs européennes» (Article 7 du traité). Budapest est par ailleurs menacée de se voir privée de milliards d’euros de financements européens, en raison des préoccupations de Bruxelles sur la corruption et les conditions de passation de marchés publics. 

La Commission, qui a crée à son encontre un mécanisme inédit validé par la CJUE liant le versement de fonds au respect de «l’Etat de droit», va proposer le 18 septembre aux Etats membres de suspendre la majorité des fonds versés à la Hongrie au titre de la politique de cohésion, a appris l’AFP auprès de sources européennes. Elle prendra cependant soin de laisser une porte de sortie à Budapest : le pays pourrait échapper à la sanction s’il met correctement en œuvre les réformes annoncées en matière de lutte anticorruption. Budapest a présenté une série de mesures pour tenter d’apaiser Bruxelles, dont la mise en place d’une «autorité indépendante» de lutte contre la corruption. Les Etats membres auraient jusqu’à trois mois pour se prononcer.

La Hongrie est aussi le seul pays de l’UE dont le plan de relance post-Covid (5,8 milliards d’euros) n’a toujours pas reçu le feu vert de la Commission, pour des raisons similaires. La ministre hongroise de la Justice Judit Varga a entamé ces derniers jours une tournée des capitales européennes. Elle tente de convaincre les commissaires européens et ses homologues de ne pas sanctionner financièrement son pays, confronté à une situation économique difficile, sur fond d’inflation galopante et de chute du forint, la monnaie nationale.




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