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Retraites, assurance-chômage : les annonces de rentrée d’Elisabeth Borne

La Premier ministre a précisé les contours de la future réforme des retraites et annoncé un recul du gouvernement sur le projet controversé de réduction de la durée des indemnités de chômage, présenté avant Noël.

Dans un entretien sur France Info ce 3 janvier, la chef du gouvernement Elisabeth Borne a abordé plusieurs points d’une rentrée législative chargée et potentiellement explosive sur le plan social, tentant de rassurer sur les réformes les plus controversées inscrites à l’agenda de la majorité.

Retraites : poursuite des concertations «utiles» avec les partenaires sociaux, mais un calendrier inchangé

A une semaine de la présentation du projet de réforme des retraites – le 10 janvier, après le report surprise décidé par Emmanuel Macron mi-décembre –, Elisabeth Borne a précisé le calendrier gouvernemental : la réforme sera présentée «en Conseil des ministres le 23 janvier», avec ensuite un débat à l’Assemblée nationale début février, toujours avec l’objectif de faire voter le texte «avant la fin du premier trimestre, pour une entrée en vigueur à la fin de cet été».

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Sur la méthode, la Premier ministre, qui reçoit à nouveau les syndicats et le patronat les 3 et 4 janvier, a assuré être «à l’écoute» et que «ces concertations sont utiles». «65 ans, ça n’est pas un totem», a-t-elle déclaré à propos du report de l’âge légal de départ à la retraite (62 ans actuellement), alors que les syndicats sont unanimement opposés à tout report, même limité à 64 ans. «La mesure d’âge, c’est une ligne rouge», a ainsi réaffirmé le patron de la CFDT Laurent Berger dans une interview au quotidien régional La Dépêche.

Ne pas augmenter le coût du travail

Ce report de l’âge légal doit bien être le cœur de la réforme, censée assurer l’équilibre du système par répartition, la Premier ministre ayant tenu à souligner que «nous n’irons pas au-delà des 43 ans de cotisation prévus dans la réforme Touraine [votée en 2014] pour avoir une retraite à taux plein». Elle a ainsi voulu rassurer sur le fait que «personne ne devrait travailler 47 ou 48 ans». De la même manière, elle a indiqué que l’âge d’annulation de la décote, qui permet à quelqu’un qui n’a pas une carrière complète de partir en retraite sans voir sa pension baisser, ne bougera pas, et restera fixé à 67 ans.

Elle a aussi précisé que le minimum retraite serait porté à 1 200 euros, mais uniquement pour les futurs retraités : l’élargissement de cette revalorisation aux retraités actuels devra être débattu «à l’Assemblée et au Sénat», selon ses mots.

Interrogée sur la possibilité d’augmenter les cotisations au lieu de décaler l’âge de départ pour équilibrer le système, Elisabeth Borne a été très claire en réaffirmant l’un des mantras de la majorité. «Il y a clairement une ligne rouge pour nous : ne pas augmenter le coût du travail», a-t-elle répondu, affirmant que les baisses d’impôts et de cotisations sociales décidées précédemment avaient permis au pays de créer des emplois. Les «concertations utiles» ne porteront donc pas sur ce point.

Le gouvernement recule en partie sur l’assurance-chômage

«Toujours désireuse d’amadouer la CFDT», selon la formule de l’AFP, la Premier ministre a aussi annoncé un repli tactique du gouvernement, qui retire une partie controversée du décret sur l’assurance-chômage annoncée le 23 décembre qui avait provoqué la colère de Laurent Berger, des autres syndicats et de l’ensemble de la gauche. La disposition en question devait réduire la durée d’indemnisation de 40% si le chômage passait sous les 6%. «Nous remettrons ce sujet dans la concertation sur les futures règles de l’assurance-chômage», a ainsi annoncé la chef du gouvernement, affichant sa volonté de mettre en place ce mécanisme ultérieurement en le qualifiant de «bonne règle».

La Premier ministre s’est aussi exprimée sur la question des prix de l’énergie, annonçant le maintien du «bouclier tarifaire» sur le gaz et l’électricité jusqu’à la fin de l’année 2023. En répondant à une question sur les boulangers, Elisabeth Borne a également demandé aux entreprises du secteur de l’énergie «de permettre aux entreprises qui sont en difficulté d’étaler le paiement des factures sur les premiers mois de l’année», et annoncé la mis en place d’un «report du paiement de leurs impôts et de leurs cotisations sociales». Plusieurs secteurs s’inquiètent de l’envolée de leurs dépenses d’énergie, certaines entreprises ayant déjà décidé de suspendre leur activité en conséquence.

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