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Retraites : les syndicats se préparent à la contestation et menacent d’une «France à l’arrêt»

Les syndicats semblent au diapason pour contester la réforme des retraites, qui vise notamment à repousser l'âge légal de départ à 64 ans. «Si les salariés le décident, ce sera la France à l’arrêt», avertit le leader de la CGT Philippe Martinez.

Une première journée de mobilisation intersyndicale est prévue pour le 19 janvier afin de contester la réforme des retraites, dont le projet a été officiellement annoncé le 10 janvier par le Premier ministre Elisabeth Borne. Ces manifestations seront ralliées par l’ensemble des partis de gauche.

«Si les salariés le décident, ce sera la France à l’arrêt», a prévenu le 10 janvier sur BFM TV le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez. 

«Notre appel, il est clair : manifestations, grèves», a-t-il ajouté, envisageant «des grèves reconductibles dans les secteurs qui l’auront décidé».

«C’est fort de café d’expliquer qu’on va travailler deux ans de plus et que c’est du progrès social», a-t-il aussi moqué, voyant dans la réforme, de «l’injustice», de «l’inégalité» et une «régression sociale».

Une fois n’est pas coutume, la CFDT sera aux côtés de la CGT

La CFDT, syndicat parfois qualifié de centriste, sera également opposé à la réforme. «Pour moi c’est toujours non, pour la CFDT c’est toujours non, pour l’ensemble des organisations syndicales de ce pays c’est non», a expliqué sur France Inter le 11 janvier le leader de la CFDT, Laurent Berger, qui a confirmé la participation à la manifestation du 19 janvier. 

Cette première date est censée «donner le départ d’une puissante mobilisation dans la durée», a-t-il souhaité, dénonçant un projet bâti «sur le seul dos des travailleurs». Laurent Berger a appelé à signer «massivement» une pétition mise en ligne le 11 janvier par l’intersyndicale pour dire «non à cette réforme injuste et brutale». Sur la radio publique, Laurent Berger a d’ailleurs estimé qu’il s’agissait davantage d’une «réforme des finances publiques» que d’une réforme des retraites.

Même son de cloche du côté de Force ouvrière. Le secrétaire général Frédéric Souillot note que «comme à chaque fois qu’un gouvernement souhaite modifier les paramètres du système de retraite dans un sens toujours plus défavorable aux salariés pour les faire travailler plus longtemps, il dresse un tableau sombre de la situation financière pour présenter la réforme comme indispensable».

Frédéric Souillot argumente d’ailleurs sur l’inutilité d’une telle réforme : «A l’inverse des prévisions données par de nombreux économistes, le système de retraite a été excédentaire en 2021 et 2022 et l’estimation des déficits futurs pour les années à venir reste limitée, quand elle ne repose pas sur des projections fantaisistes. Et si déficit il y a, il ne provient pas d’un dérapage des dépenses mais d’un manque de ressources, lié notamment aux mesures d’économies réalisées sur les salaires, entraînant logiquement une baisse des cotisations.»

Alors qu’il s’agit de son projet phare, Emmanuel Macron reste ostensiblement en retrait et laisse Elisabeth Borne aller au front sur cette réforme, «dans l’espoir de gagner la bataille de l’opinion», analyse l’AFP.

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