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Retraites : les transports perturbés et la distribution de gaz ralentie au troisième jour de grève

Les mobilisations et grèves contre la réforme des retraites se poursuivent ce 9 mars dans toute une série de secteurs, dont les transports et l'énergie, les lycéens et étudiants ayant aussi organisé une journée d'actions.

Au troisième jour de la grève reconductible lancée dans plusieurs secteurs, les transports restent perturbés et la production comme la distribution d’électricité et de gaz ralenties.

La SNCF a annoncé être en mesure de faire rouler un tiers de ses TGV ce 9 mars, comme la veille, et 40% des trains régionaux contre un tiers la veille. Dans le transport ferroviaire, de nombreux témoignages sur les réseaux sociaux décrivent des trains bondés et peu nombreux. Les lignes les plus perturbées sont le RER D et la ligne R du Transilien, en Ile-de-France, avec 80% de trains en moins par rapport à d’habitude. Dans le métro parisien, la situation s’est en revanche améliorée avec un trafic normal ou quasi normal sur la moitié des lignes.

Dans le ciel, comme depuis le 7 mars et jusqu’au 10 mars, la Direction générale de l’aviation civile a demandé aux compagnies aériennes de renoncer à 20 à 30% de leurs vols au départ et à l’arrivée des grands aéroports du territoire français. Transavia, la filiale low-cost d’Air France-KLM qui exploite des lignes court et moyen-courrier, a supprimé près de 60 vols le 9 mars.

Les pénuries de carburants restent limitées

A l’exception du site de Port-Jérôme-Gravenchon, où la grève a été levée et où les expéditions de carburants ont repris à la raffinerie d’Exxonmobil, le mouvement se poursuit avec blocage des expéditions dans les raffineries TotalEnergies de la Mède, de Donges, de Normandie, de Feyzin ainsi qu’au dépôt des Flandres. La grève a aussi été reconduite pour 24 heures aux raffineries de Fos-sur-Mer (Esso-ExxonMobil) et Lavera (Petroineos).

Cliché pris à Paris, le 17 octobre 2022 (image d'illustration).

Environ 6% des stations-service de l’Hexagone manquent de carburant en raison de la grève

Sur 200 dépôts de carburants, cinq étaient bloqués le 8 mars au soir. Selon Olivier Gantois, président de l’Ufip Energies et Mobilités, qui représente les entreprises du secteur pétrolier, «il n’y a pas de problème d’approvisionnement et la situation est en train de s’améliorer».

Selon les calculs de l’AFP, 4,78% des stations manquaient le 9 mars à la mi-journée d’au moins un type de carburant (essence ou diesel), en légère amélioration par rapport à la veille (5,78%). Les pénuries touchaient surtout les stations de l’ouest de la France avec entre 20 et 25% des stations manquant d’un type de carburant en Mayenne, dans la Sarthe ou le Calvados.

Dans le domaine de la production d’électricité, des  baisses notables ont été constatées, s’élevant à 8 700 mégawatts (MW), soit l’équivalent de huit réacteurs nucléaires, au matin du 9 mars, d’après EDF.

Par ailleurs, la distribution de gaz est ralentie, trois des quatre terminaux méthaniers français qui reçoivent les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) étant à l’arrêt. 13 des 14 sites de stockage sont aussi bloqués. «Hormis le peu d’importation et le biogaz, il n’y a plus d’entrants sur le réseau de gaz», a indiqué à l’AFP Fabrice Coudour, secrétaire fédéral du syndicat FNME-CGT. «Petit à petit, le réseau de gaz est en train de s’affaiblir», a-t-il précisé, n’excluant pas «une possible pénurie» d’ici quelques jours. «La détermination est d’autant plus intacte que ce passage de l’article 7 au Sénat renforce un peu la colère», a assuré le syndicaliste.

Le courant coupé au Stade de France

Des agents du secteur du gaz et de l’électricité ont également affirmé avoir coupé le courant du Stade de France et sur le chantier du village olympique à Saint-Denis lors d’une opération impliquant environ 300 personnes. «L’action a privé d’énergie le village olympique, le quartier au niveau zone commerciale, des data centers et aussi le stade de France», a déclaré Sébastien Menesplier, secrétaire général de la CGT énergie.

Des manifestants de la CGT devant l'hôtel de ville de Saint-Etienne, le 26 septembre 2022 (image d'illustration).

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«Face à un gouvernement droit dans ses bottes, nous sommes nous aussi droits dans nos bottes […]», a-t-il fait valoir, avant d’en appeler à la responsabilité du gouvernement et du président de la République. «Retirez votre réforme et les électriciens et les gaziers reprendront le travail pour le service public et l’intérêt général», a-t-il réclamé. Environ trois cents agents étaient présents pour cette action, dont certains, cagoulés, ont levé les bras et allumé des fumigènes pour camoufler ceux qui ont coupé le courant et les mettre ainsi à l’abri des regards et des caméras.

Dans le secteur de l’éducation enfin, le syndicat étudiant L’Alternative a compté dans la matinée des blocages dans une vingtaine d’établissements, dont les universités de Montpellier, Besançon, Le Havre, Nanterre, Rouen ou Grenoble ou les instituts d’études politiques de Bordeaux et Strasbourg.

Du côté des lycées, le ministère de l’Education a fait état de 15 établissements bloqués et sept partiellement, et le syndicat La Voix lycéenne de 200 lycées bloqués. Ces mobilisations ont eu lieu à l’occasion d’une «journée d’action et de mobilisation de la jeunesse», à l’initiative de plusieurs organisations de jeunesse, dont des syndicats étudiants (Unef, Alternative et Fage) et La Voix Lycéenne. Une manifestation était prévue à Paris entre la gare Saint-Lazare et la place de la République.

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