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Retraites : Martinez invite les grévistes à «aller voir les belles propriétés des milliardaires»

Alors que la branche énergie de la CGT envisage des coupures de courant ciblant les élus qui soutiennent la réforme des retraites, le secrétaire général a estimé que le procédé gagnerait à être aussi utilisé contre les «châteaux» des plus fortunés.

Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez s’est montré pour le moins offensif lors d’un entretien sur France 2 ce 18 janvier, après avoir été interrogé sur la volonté affichée deux jours plus tôt par la Fédération des mines et de l’énergie (FNME-CGT) de recourir à des coupures ciblées contre les élus qui soutiendront la réforme des retraites.

Martinez juge la colère des énergéticiens légitime et appelle à multiplier les actions

«C’est d’abord et avant tout un cri de colère d’une profession souvent mise à l’index, et que vous retrouvez en haut des pylônes quand il y a des tempêtes», a-t-il asséné à propos des énergéticiens, voyant dans le mode d’action évoqué une «symbolique de la colère» qui traverse selon lui le pays.

Au-delà des coupures visant des permanences d’élus, Philippe Martinez a «suggéré» aux agents de la CGT «d’aller voir les belles propriétés et les beaux châteaux des milliardaires», en rebondissant, à l’instar du chef de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, sur le récent rapport d’Oxfam selon lequel les milliardaires français se sont considérablement enrichis durant les dernières années.

Des opérations «Robin des bois» pour donner du courant à ceux qui n’en ont plus ?

«Ça serait bien qu’on leur coupe l’électricité pour qu’ils puissent se mettre dans la peau […] des millions de foyers français en précarité énergétique […] qui ne peuvent pas payer leur facture, et en ce moment il y en a beaucoup», a poursuivi le leader syndical. Philippe Martinez a d’ailleurs invité les salariés de l’énergie à poursuivre «les opérations Robin des bois» qui consistent à «remettre le courant à ceux qui ne peuvent plus payer».

Le patron de la CGT a également réagi à des propos tenus la veille par le ministre des Transports Clément Beaune, qui avait condamné sur la même chaîne ces menaces de coupures. «Avoir un discours qui consiste à menacer, à cibler des gens en raison d’une opinion politique, d’une position politique, ça n’est pas le droit de grève, ça s’appelle de la menace», avait-il fustigé.

Fabien Roussel, député du Nord et secrétaire national du Parti communiste français (PCF), lors d’un rassemblement de personnalités de gauche à Paris sur le thème de la réforme des retraites, le 10 janvier 2023 (photo d’illustration).

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«Vous croyez que c’est rassurant et apaisant quand ce type de ministres dit “C’est pas grave, vous allez travailler plus longtemps, mais il faut faire des efforts” ?», a-t-il lancé, soulignant que seul «le monde du travail» serait mis à contribution par la réforme, à la différence des «milliardaires» et des «représentants du Medef», épargnés par le projet. Quant au climat des manifestations à venir et à d’éventuelles violences, Philippe Martinez ne s’est pas dit «plus inquiet que d’habitude» et a renvoyé la responsabilité de leur bon déroulement «au préfet de police».

L’ensemble des organisations syndicales appelle à la mobilisation le 19 janvier contre le projet de réforme des retraites. La journée devrait être marquée par de fortes perturbations dans les transports, qu’il s’agisse du train ou du métro. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a indiqué que «plus de 10 000 policiers et gendarmes, dont 3 500 à Paris», seront mobilisés pour encadrer les cortèges.

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