France

Suppression de la TVA sur certains produits : des élus français souhaitent que Paris suive Madrid

Députés du RN en première ligne, des élus français ont salué la mise en place par le gouvernement espagnol de certaines mesures pour faire face à l'inflation, dont la suppression totale de la TVA sur les denrées de première nécessité.

Plusieurs personnalités politiques françaises, de droite comme de gauche, ont salué l’annonce par le gouvernement socialiste espagnol, le 27 décembre, d’un nouveau paquet d’«aides anti-crise» d’une valeur de 10 milliards d’euros.

Entre autres mesures phares de ce dispositif, figurent la suppression totale de la TVA sur les denrées de première nécessité, ainsi que la prorogation pour six mois supplémentaires d’un taux de TVA réduit à 5% sur l’électricité et le gaz. Pour rappel, au premier semestre 2022, Madrid avait déjà approuvé par décret un mécanisme permettant à l’Espagne de s’affranchir du marché européen de l’électricité, au terme d’un bras de fer inédit entre Madrid et la Commission européenne. 

«Pendant ce temps en France tout augmente», «le gouvernement Macron protège les ultra-riches»…

«Sortie du marché européen de l’électricité, suppression de la TVA sur les produits de première nécessité. L’Espagne applique ces mesures de bon sens que nous préconisons depuis des mois pour faire face efficacement à l’inflation. Il est urgent que le gouvernement nous entende», a réagi ce 28 décembre sur les réseaux sociaux, Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale.

«Quand Marine Le Pen le proposait pendant la présidentielle, la classe politico-médiatique disait que c’était impossible. Aujourd’hui, le gouvernement espagnol fait passer la TVA à 0% sur des produits de première nécessité», a surenchéri sa camarade du Var, Julie Lechanteux.

«L’Espagne quant à elle a décidé d’aider économiquement ses compatriotes», a encore commenté la députée RN du Lot-et-Garonne Hélène Laporte, qui est la vice-présidente de son parti et de l’Assemblée nationale. 

Même tonalité du côté de l’eurodéputé Gilbert Collard, ancien RN désormais président d’honneur de Reconquête : «Pendant ce temps en France tout augmente, n’ayez jamais un banquier indifférent comme président !», a-t-il tancé. 

A gauche, les réactions ne se sont également pas fait attendre : «Si quelqu’un se demande ce que peut faire un gouvernement de gauche face à l’inflation : TVA à 0% sur les denrées de première nécessité. Merci à la coalition PS-Podemos conduite par Pedro Sanchez d’ouvrir la voie comme ce fut le cas pour les superprofits», a réagi le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure. 

«Pendant que le gouvernement Macron protège les ultra-riches, le gouvernement espagnol supprime la TVA sur des denrées de première nécessité comme le pain, le lait, le fromage, les fruits, les légumes ou les céréales. Il suffit d’avoir la volonté politique. Gouvernement des riches», a de son côté tonné le député Insoumis de Seine-Saint-Denis Thomas Portes.

Le dernier paquet d’«aides anti-crise» annoncé par Madrid vient porter à 45 milliards d’euros l’ensemble des mesures prises cette année par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sanchez. Les différents dispositifs mis en place par l’Espagne ont pour objectif de faire face à l’inflation galopante qui s’explique en grande partie par la crise énergétique actuelle – crise accentuée par les mesures européennes prises cette année dans le but de réduire la dépendance énergétique de l’UE à la Russie en réponse à l’offensive russe en Ukraine.

Comme l’a relevé l’AFP, par rapport aux précédents paquets d’aides, qui ciblaient en priorité l’énergie (électricité et gaz), les mesures prises ce 27 décembre sont centrées sur les produits alimentaires, dont la hausse sur un an a atteint 15,3% en novembre.

Alors qu’il a expliqué que «la TVA baissera[it] de 4% à 0% pour toutes les denrées de première nécessité» comme le pain, le lait, le fromage, les fruits, les légumes ou les céréales, le Premier ministre espagnol a précisé que cette taxe passerait de 10 à 5% sur l’huile et les pâtes.

Une autre mesure adoptée par Madrid porte sur la mise en place d’une aide de 200 euros, versée une fois, au bénéfice des familles dont les revenus n’excèdent pas 27 000 euros par an (plus de quatre millions de ménages concernés) afin de «compenser la hausse des prix des produits alimentaires», a expliqué Pedro Sanchez.

Après avoir atteint un pic de 10,8% en juillet, son plus haut niveau depuis 38 ans, l’inflation a progressivement ralenti en Espagne pour se situer à 6,8% en novembre. Mais cette baisse ne touche pas encore le secteur de l’alimentation, dont les prix continuent de grimper.

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