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Pékin fustige la «pression» américaine et défend sa relation «modèle» avec Moscou

Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a dénoncé devant la presse le comportement des États-Unis et loué le partenariat Pékin-Moscou, qualifiant également la situation humanitaire à Gaza de «honte pour la civilisation».

Des marins philippins photographient un navire chinois.

Mer de Chine : Pékin accuse Washington d’utiliser les Philippines comme d’un «pion»

«Nous nous opposons résolument à toute hégémonie et intimidation», a martelé ce 7 mars le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi lors de la session annuelle du Parlement chinois.

L’expérimenté diplomate de 70 ans a fustigé les multiples tentatives américaines d’exercer une «pression» sur Pékin et a dénoncé «la volonté de blâmer la Chine sous n’importe quel prétexte», qui «a atteint un niveau inimaginable».

«Les moyens de pression sur la Chine sont sans cesse renouvelés et la liste des sanctions unilatérales constamment allongée», a déploré Wang Yi.

Les tensions sino-américaines sont vives sur plusieurs dossiers : Taïwan, commerce, rivalité dans les nouvelles technologies, ingérences américaines en Asie-Pacifique.

Cette prise de parole intervient après un nouvel incident avec la marine philippine en mer de Chine méridionale. Les gardes-côtes philippins ont accusé leurs homologues chinois d’avoir entraîné le 5 mars des collisions avec deux de leurs bateaux, en marge d’une mission de ravitaillement. Pékin juge que Manille a voulu délibérément provoquer un incident dans ses eaux, estimant que Washington utilise les Philippines comme «un pion».

«Sur les différends maritimes, la Chine a toujours fait preuve d’une grande retenue», a déclaré ce 7 mars Wang Yi. «Mais bien sûr, nous ne permettrons pas que l’on abuse de notre bonne volonté» et «nous défendrons nos droits légitimes» dans la zone, a-t-il déclaré.

Pékin, puissance d’équilibre

Alors que Washington soutient régulièrement Manille, Wang Yi a exhorté «certains pays extérieurs à la région à ne pas provoquer de troubles ou à ne pas prendre parti» et à ne pas être «des fauteurs de troubles» dans cette zone maritime.

Sur Taïwan, il a averti que les dirigeants de l’île cherchant à obtenir l’indépendance du territoire, revendiquée par la Chine et soutenue par les États-Unis, devront rendre des comptes devant l’histoire.

Wang Yi a par ailleurs rejeté l’idée que Pékin constituait une menace pour l’ordre mondial. «Face à un environnement international instable et complexe, la Chine sera résolument une force pour la paix, la stabilité et le progrès dans le monde», a-t-il souligné.

Gaza, une «honte pour la civilisation»

Wang Yi a ainsi réaffirmé le soutien de Pékin pour la cause palestinienne et demandé à nouveau la reconnaissance par l’ONU d’un État palestinien à part entière. «Aucune excuse ne peut justifier le massacre de civils», a-t-il souligné, alors que le conflit entre Israël et le Hamas fait toujours rage dans la bande de Gaza.

«Le fait qu’aujourd’hui, au XXIe siècle, cette catastrophe humanitaire ne puisse être arrêtée est une tragédie humaine, plus encore, c’est une honte pour la civilisation», a-t-il ajouté, réitérant l’appel de son pays à un cessez-le-feu.

Wang Yi a également défendu ce 7 mars les bonnes relations de son pays avec la Russie, alors que la Chine est critiquée par les Occidentaux sur le dossier ukrainien. 

L’amitié russo-chinoise

«La Chine et la Russie ont créé un nouveau modèle pour les relations entre grandes puissances, qui diffère complètement de l’ancienne époque de la Guerre froide», a indiqué Wang Yi. «Sur la base du non-alignement, de la non-confrontation et du non-ciblage de pays tiers, nous poursuivrons sur la voie d’une amitié de bon voisinage permanente et d’un approfondissement de notre coopération stratégique globale» avec Moscou, a-t-il souligné.

Pékin cherche à se positionner comme médiateur et partie neutre dans la guerre, mais sa relation avec Moscou s’est approfondie depuis le début du conflit.

Sur l’Union européenne (UE), qui affiche une méfiance croissante à l’égard de la Chine et la décrit simultanément comme «un partenaire, un concurrent et un rival systémique», Wang Yi a jugé «ce triple positionnement ni conforme à la réalité ni viable dans la pratique». «C’est comme si une voiture était à une intersection et que les feux rouge, jaune et vert étaient tous allumés. Dans quelle direction conduire ?», s’est-il interrogé.

«Il n’existe pas de conflit d’intérêt fondamental entre la Chine et l’Europe», a souligné Wang Yi, pour qui «les intérêts communs des deux parties l’emportent de loin sur leurs différences».

 

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