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Gaza : Netanyahou reste ouvert aux négociations sur une trêve, mais menace d’intervenir à Rafah

Après les échecs des dernières négociations sur une trêve à Gaza, le Premier ministre israélien demeure ouvert à d'autres pourparlers, et ce alors que les bombardements continuent sur l'enclave palestinienne et que Netanyahou reste déterminé à intervenir à Rafah.

Un rassemblement autour d'un camion transportant de l'aide humanitaire qui a été touché lors d'une frappe aérienne israélienne sur la principale route côtière de Deir al-Balah, dans le centre de Gaza, le 3 mars 2024 (photo d’illustration).

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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a donné le 29 mars son feu vert à de nouveaux pourparlers en vue d’une trêve dans le territoire palestinien de Gaza, assiégé et bombardé sans cesse depuis bientôt six mois et où la population est menacée d’une «famine imminente».

Près de six mois après le début de la guerre déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël, l’armée israélienne a mené de nouveaux raids sur la bande de Gaza dévastée, faisant au moins 71 morts ces dernières 24 heures selon le ministère de la Santé du Hamas.

Alors que les négociations indirectes entre le Hamas et Israël en vue d’une trêve semblaient dans l’impasse, Netanyahou a, selon son bureau, «approuvé un prochain cycle de négociations, dans les jours à venir, à Doha et au Caire […] pour aller de l’avant», après s’être entretenu avec les directeurs des services de renseignements, Mossad et Shin Bet.

130 otages toujours à Gaza

Ces derniers mois, plusieurs sessions de négociations ont eu lieu via les médiateurs internationaux -Égypte, Qatar, États-Unis-, mais sans résultat, les protagonistes s’accusant mutuellement de les bloquer.

Depuis le début de la guerre, une seule trêve d’une semaine a été instaurée fin novembre. Elle avait permis la libération d’une centaine d’otages enlevés pendant l’attaque du 7 octobre en échange de prisonniers palestiniens incarcérés par Israël.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés de Gaza ont mené une attaque dans le sud d’Israël qui a entraîné la mort d’au moins 1 160 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

D’après Israël, environ 250 personnes ont également été enlevées et 130 d’entre elles sont toujours otages dont 34 sont mortes, à Gaza. Après cette attaque, Israël a juré de détruire le Hamas, qu’il considère comme une organisation terroriste au même titre que les États-Unis et l’Union européenne. Au total, plus de 32 623 Palestiniens ont été tués dans l’offensive israélienne de représailles, d’après le ministère de la Santé du Hamas.

Outre le bilan humain et les destructions, la guerre a provoqué une catastrophe humanitaire et un risque de famine pour la majorité des 2,4 millions d’habitants, selon l’ONU.

Une aide humanitaire insuffisante

«Il n’y a pas un autre endroit au monde où un aussi grand nombre de personnes font face à une famine imminente», a déploré Matthew Hollingworth, chargé des territoires palestiniens au Programme alimentaire mondial (PAM).

«Nous n’avons pas assez de nourriture et d’eau», a déclaré à l’AFP Amany, 44 ans, une Palestinienne mère de sept enfants, qui a trouvé refuge dans le camp de Chati.

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«J’ai l’impression de vivre un cauchemar permanent qui ne veut pas s’arrêter», a-t-elle aussi confié, décrivant «des explosions et des frappes aériennes» qui se poursuivent toute la nuit.

Israël doit «veiller sans délai» à ce que soit assurée «sans restriction et à grande échelle, la fourniture par toutes les parties intéressées des services de base et de l’aide humanitaire requis de toute urgence», a ordonné le 28 mars la Cour internationale de justice (CIJ).

L’ONU déplore une aide largement insuffisante pour répondre aux besoins immenses des Palestiniens assiégés par Israël, notamment dans le nord. A Rafah, dans le sud frontalier de l’Égypte, s’entassent 1,5 million de Palestiniens, en grande majorité des déplacés.

Le 29 mars, Israël a affirmé ne pas s’occuper de la distribution de nourriture à Gaza, accusant des agences de l’ONU d’être incapables de gérer la quantité d’aide qui y arrive chaque jour.

Il a aussi mis en cause un rapport onusien qui a mis en garde contre le risque de famine dans le territoire palestinien, jugeant qu’il contenait notamment des «inexactitudes».

Face à l’entrée au compte-gouttes de l’aide par voie terrestre via Rafah, strictement contrôlée par Israël, plusieurs pays organisent quotidiennement des parachutages de vivres. Mais cela reste très insuffisant.

Les opérations à l’hôpital Al-Chia continuent

Israël doit «permettre à l’Unrwa d’atteindre le nord de la bande de Gaza avec des convois de nourriture […] quotidiennement et d’ouvrir d’autres points de passage terrestres», a déclaré le patron de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens(Unrwa), Philippe Lazzarini.

L’armée israélienne, qui accuse les combattants du Hamas de se cacher dans les hôpitaux, a dit poursuivre le 29 mars ses «opérations» dans et autour du complexe hospitalier al-Chifa dans la ville de Gaza (nord), affirmant y avoir «éliminé environ 200 terroristes» depuis le 18 mars, tout en veillant à «empêcher toute atteinte aux civils, patients et équipes médicales».

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Dans la même ville, la municipalité a mis en garde «contre les risques de propagation de maladies dangereuses, en raison de la prolifération des rongeurs et insectes favorisée par l’accumulation de grandes quantités d’ordures», accusant l’armée israélienne d’«empêcher les équipes municipales d’aller à la principale décharge».

Plus au sud, à Khan Younès, plusieurs victimes d’un bombardement ont été transportées à l’Hôpital européen, où des femmes et des enfants pleurent la mort d’un jeune garçon, selon des images de l’AFP.

«Un missile a été tiré, sans avertissement préalable, sur un bâtiment de quatre étages» qui abritait plus de 50 personnes, a raconté Ibrahim Amak, un déplacé. «Le monde entier garde les yeux fermés devant cette situation».

Le 28 mars, Benjamin Netanyahou a réaffirmé sa détermination à lancer une offensive terrestre à Rafah en dépit des pressions internationales, y compris des États-Unis.

«Nous tenons le nord de la bande de Gaza ainsi que Khan Younès. Nous avons coupé en deux la bande de Gaza et on se prépare à entrer à Rafah», ville considérée par Israël comme le dernier grand bastion du Hamas, a-t-il dit.

Les États-Unis, principal allié d’Israël, qui s’opposent à cette opération, doivent discuter de cette question avec une délégation envoyée par le Premier ministre israélien.

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