Alors qu’approche le deuxième anniversaire de l’offensive russe en Ukraine, les membres de l'UE ne seraient pas parvenus à s’entendre sur le contenu du futur paquet de sanctions, relate le Financial Times. En cause, l’opposition de Budapest à ce que des entreprises chinoises tombent sous leur coup.
La Hongrie sera-t-elle, de nouveau, la cible de pressions européennes dans les prochains jours ? Comme le révèle ce 15 février le Financial Times (FT), les Vingt-Sept ne seraient pas parvenus à s’entendre sur le prochain contenu des sanctions en raison du blocage de Budapest. Un 13e paquet de sanctions «qui vise près de 200 personnes et entités de Russie, de Chine et d’autres pays qui sont considérés comme aidant l’effort de guerre de Moscou», relate le quotidien britannique.
Selon ce dernier, l’adoption de ce paquet de sanctions a échoué, la Hongrie ayant été le seul État membre à s’y opposer lors d’une réunion des ambassadeurs de l’UE le 14 février. «Les Hongrois n’étaient pas d’accord à cause des entreprises chinoises», a confié au FT «un responsable». Trois entreprises chinoises et une indienne seraient visées par Bruxelles, pour leur rôle d’intermédiaire avec la Russie, en plus de 200 individus et entités russes. Des entreprises de Serbie, de Turquie, de Thaïlande ainsi que du Sri Lanka seraient également ciblées, selon l’AFP.
«Les partisans du paquet de sanctions espèrent parvenir à un accord d’ici [le 21 février], afin de respecter la date butoir du 24 février», relate encore le FT, selon lequel le sujet sera évoqué au cours d’une rencontre ministérielle.
La Chine dénonce des «sanctions illégales»
Le quotidien britannique rappelle qu’une initiative similaire avait échoué en juin 2023 face au refus de plusieurs États membres. Par conséquent, si ce train de sanctions était finalement adopté en l’état, celui-ci marquerait un précédent.
À l’annonce de possibles sanctions à l’encontre d’entreprises nationales, la diplomatie chinoise avait dans un communiqué dénoncé le 13 février des «sanctions illégales» qui s’en prennent à «la coopération entre la Chine et la Russie».
Fin janvier, le Financial Times révélait déjà que les Européens avaient menacé de «saboter» l’économie hongroise si Budapest ne levait pas son veto contre un plan de soutien de 50 milliards d’euros de l’UE à l’Ukraine. Veto que Viktor Orban avait finalement levé. D’ailleurs, toujours selon le FT, les ambassadeurs seraient «tombés d’accord» lors de leur réunion du 14 février «sur les textes juridiques nécessaires au lancement» de ce plan de soutien. «Cela doit ensuite obtenir l’approbation du Parlement européen, et l’argent devrait commencer à être versé au début du mois prochain», précise le quotidien.
Régulièrement pointée du doigt par ses partenaires occidentaux pour des positions présentées comme favorables à Moscou, la Hongrie a néanmoins toujours voté en faveur des sanctions européennes à l’encontre de la Russie. Budapest a toutefois, jusqu’à présent, refusé d’aider militairement l’Ukraine, plaidant en faveur de la voie diplomatique.
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