Selon l’ONG «Observatoire des multinationales» les dividendes versés par les entreprises de l’indice boursier français ont atteint un nouveau record en 2021 et les rémunérations des patrons ont elles aussi connu des augmentations hors normes.
Dans son rapport annuel publié ce 14 novembre l’Observatoire des multinationales a calculé que les dividendes versés par les entreprises du CAC 40 avaient atteint un montant record de 57,5 milliards d’euros en 2021. Les dividendes, en hausse de 32% par rapport à 2020, s’ajoutent à une autre forme de gratification des actionnaires : les rachats d’actions visant à soutenir les cours en Bourse, de 23 milliards d’euros au total en 2021.
L’ONG dépeint un CAC 40 «noyé dans les profits» qui ont explosé par rapport à l’année 2020, plombée par le Covid-19, et où les groupes du principal indice boursier français ont «une nouvelle fois priorisé (leurs) actionnaires».
L’ONG précise qu’après le groupe Arnault et Blackrock, l’Etat français est, avec 1,32 milliard d’euros, le troisième bénéficiaire des versements de dividendes au titre des profits de 2021, devant les familles Bettencourt (890 millions) et Pinault (620 millions).
L’Observatoire précise aussi qu’«environ un dixième de tous les dividendes» du CAC 40 revient à 16 familles liées historiquement à certains des plus grands groupes français comme LVMH, Hermès, L’Oréal ou Kering.
14% des filiales localisées dans des paradis fiscaux
Il avance aussi que, «la contribution fiscale des groupes du CAC 40 semble croître bien moins rapidement que leurs profits et leurs dividendes». D’après les conclusions du rapport de l’ONG, quelque 14% de l’ensemble des filiales du CAC 40 «sont localisées dans des paradis fiscaux ». Le rapport reconnaît toutefois que «le degré de présence des grands groupes français dans ces juridictions […] ne suffit pas à “prouver” à lui seul qu’il y ait évasion fiscale illicite».
La rémunération moyenne d’un patron du CAC a, elle, progressé de 52% en 2021 pour atteindre 6,6 millions d’euros, après, là aussi, une année de crise sanitaire plus faible. Toutefois en deux ans, entre 2019 et 2021 la hausse était de 26,4%, selon les auteurs du rapport qui notent que «les dirigeants d’entreprises dont l’Etat est actionnaire figurent en bas de classement». Le groupe Dassault est en tête, avec 44 millions d’euros de rémunération pour son directeur général le discret Charles Edelstenne.
En moyenne, chaque entreprise du CAC 40 a dépensé 65 300 euros par salarié en 2021 (ce qui inclut notamment les cotisations patronales). Rapporté à la rémunération des dirigeants, «un salarié moyen du CAC 40 doit travailler 139 jours pour gagner ce que son patron gagne en une seule journée», calcule enfin l’ONG.
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