Sous l'impulsion de LFI, des écologistes et des socialistes, environ 7 000 amendements ont été déposés en commission à l'Assemblée nationale concernant la réforme des retraites voulue par le gouvernement.
Environ 7 000 amendements sur le projet de réforme des retraites ont été déposés en vue de l’examen en commission à l’Assemblée nationale, a-t-on appris de source parlementaire le 26 janvier, avec le risque que les députés ne puissent pas aller au bout de l’examen du texte dans les délais impartis.
La commission des Affaires sociales se penche sur cette réforme hautement inflammable à partir du 30 janvier. Même si certains amendements pourraient être jugés irrecevables, leur nombre global rend très difficile l’examen du texte dans sa totalité, avant son arrivée dans l’Hémicycle le 6 février.
LFI n’a pas reproduit sa stratégie d’obstruction massive de 2020, quand les Insoumis déposaient à eux seuls 19 000 amendements en commission et 23 000 en séance, contre la précédente tentative de réforme des retraites. Mais les députés de la coalition de gauche Nupes en ont tout de même déposé un nombre très important : 3 345 amendements pour LFI, 1 282 pour les écologistes, 1 053 pour les socialistes, à l’exception des communistes (272).
Les rafales d’amendements se concentrent sur l’article 7 du projet de loi, pour s’opposer en bloc au report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Et les procès en obstruction ne vont pas manquer de fuser. «Nous aurions pu déposer autant d’amendements que le nombre de vies que cette réforme va briser, mais nous souhaitons que le cœur de cette contre-réforme, le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans prévu à l’article 7 du projet de loi, soit abordé dans nos débats», justifie la Nupes dans un communiqué.
Mélenchon dénonce une «réforme inutile»
«Tout le monde sait que c’est une réforme inutile […] Je pense que la grève générale va être bien suivie le 31» janvier, a de son côté déclaré Jean-Luc Mélenchon lors d’une manifestation de La France insoumise le 26 janvier à Paris.
LR porte un total de 617 amendements et le RN 75. Dans la majorité, Renaissance en a une centaine, le MoDem et Horizons une quarantaine chacun.
Le calendrier d’examen de la réforme est contraint, 20 jours étant alloués aux députés pour la première lecture du texte, entre passage en commission et en Hémicycle. C’est le délai prévu pour un budget rectificatif de la Sécurité sociale (PLFSSR), vecteur choisi par le gouvernement. Les échanges dans l’Hémicycle doivent démarrer le 6 février et s’achever le 17 à minuit, pour que le texte passe ensuite au Sénat.
Après la pause parlementaire du 20 au 26 février, la chambre haute dominée par la droite examinera le texte adopté par l’Assemblée, ou à défaut le texte initial du gouvernement, modifié par les amendements que l’Assemblée aura eu le temps de voter et auxquels l’exécutif est favorable. Les sénateurs disposeront de 15 jours. Puis députés et sénateurs tenteront de s’accorder en commission mixte paritaire. S’il y a accord, celui-ci devra être validé par les deux chambres. Sinon le texte fera une dernière navette et l’Assemblée aura le dernier mot.
Le Parlement doit se prononcer au total en 50 jours, soit d’ici le 26 mars à minuit, faute de quoi les dispositions de la réforme pourront être mises en œuvre par ordonnance, prévoit la Constitution. Cela ne s’est jamais produit.
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