Petr Pavel a annoncé le 7 mars avoir réuni les fonds pour l’achat, par une coalition de 18 pays, de 800 000 obus d’artillerie pour l’Ukraine, assurant que Kiev les recevrait d’ici «quelques semaines».
«Depuis ce matin, nous avons collecté le montant total pour l’achat de toutes les munitions, soit les 800 000 pièces», a déclaré le 7 mars Petr Pavel, cité par le portail Idnes.cz. Ces obus devraient être livrés «dans quelques semaines» à l’Ukraine, a ajouté le président tchèque, qui n’a pas précisé le montant de cette commande.
Dans un article publié le 22 février, le Financial Times avait avancé un montant de 1,5 milliard de dollars (1,38 milliard d’euros) nécessaires à un tel achat, citant des «responsables proches des discussions».
La Belgique, la Grande-Bretagne, le Danemark, la France, l’Allemagne, la Lituanie, les Pays-Bas, la Norvège et la Suède font partie des contributeurs.
Cette initiative de Petr Pavel, ancien général de l’OTAN, avait été annoncée le 17 février lors de la conférence sur la sécurité à Munich. «Nous avons identifié un demi-million de munitions de 155 millimètres et 300 000 munitions de 122 millimètres», avait déclaré le président tchèque, sans préciser dans quels pays se trouvaient ces obus.
«La meilleure chose qui nous soit arrivée depuis 20 ans»
La fourniture de 800 000 obus à l’Ukraine doublerait le nombre d’obus jusqu’alors fourni par l’Union européenne, à en croire les chiffres annoncés par le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, qui déclarait le 19 février à ses homologues européens n’avoir reçu que 400 000 obus sur le million promis par les Vingt-sept. Selon ce dernier, l’Ukraine aurait besoin de 2,5 millions d’obus en 2024, suggérant une consommation journalière d’environ 7 000 munitions.
Dans la presse tchèque, certains propos sont dithyrambiques. «Nous pouvons affirmer sans crainte que la République tchèque connaît la période diplomatique la plus brillante depuis son adhésion à l’OTAN et à l’UE», a notamment assuré le site d’informations Aktuálně.cz, titrant sur le fait que le succès de cette initiative de Petr Pavel était «la meilleure chose qui nous soit arrivée depuis 20 ans».
Depuis l’éclatement du conflit entre Kiev et Moscou, Prague a pris une position particulièrement dure à l’encontre de la Russie ainsi que de toute personne suspectée d’approuver son opération militaire.
En juin 2023, dans une interview au média financé par le Congrès des États-Unis, Radio Free Europe / Radio Liberty, Petr Pavel avait suggéré, qu’en raison du conflit les citoyens russes résidant dans les pays occidentaux devaient faire l’objet de mesures de sécurité «plus strictes qu’en temps normal» et être «surveillés bien plus que par le passé», rappelant qu’aux États-Unis les Américains d’origine japonaise avaient fait l’objet d’«un régime de surveillance strict également» durant la Seconde Guerre mondiale.
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