Des élus de l'Essonne – département marqué par plusieurs affaires de rixes sanglantes entre adolescents – ont signé une tribune demandant à l'Etat plus d'engagement pour lutter contre la «violence juvénile».
Dans une tribune publiée le 2 mai dans le journal Le Monde, 176 élus de l’Essonne, emmenés par le président du conseil départemental, François Durovray, demandent à l’Etat d’assumer ses «responsabilités régaliennes» pour faire face aux rixes entre jeunes, particulièrement nombreuses dans ce département.
«La violence juvénile est devenue un phénomène global. Elle touche sans distinction villes, campagnes, quartiers populaires, zones rurales, espaces publics ou établissements scolaires», indiquent ces élus essonniens de tous bords signataires de cette tribune.
Ce département de la banlieue sud parisienne est particulièrement touché, depuis de nombreuses années, par un phénomène d’affrontements parfois très violents entre jeunes de quartiers rivaux.
Manque d’effectifs de sécurité et de juges
«En 2020, un quart des rixes recensées en France a eu lieu dans ce département», avec 91 affrontements recensés dans ce territoire d’environ 1 300 000 habitants, rappellent-ils. En 2021, trois jeunes, dont deux adolescents, ont été tués lors de ces rixes dans l’Essonne. Mais ce département reste «nettement sous-doté en effectifs des services publics de l’Etat», dénoncent-ils dans le texte porté par l’élu LR François Durovray.
Par rapport à sa population, l’Essonne devrait compter 200 policiers supplémentaires
L’Essonne subit un déficit «d’enseignants, de surveillants, de médecins scolaires ou de pédopsychiatres» mais également de «policiers, de gendarmes» ainsi que de «magistrats». «Par rapport à sa population, l’Essonne devrait compter 200 policiers supplémentaires», fustige le texte publié dans Le Monde.
«Comme nous avons 42% de juges de moins par habitant que la moyenne nationale, les délinquants sont trop souvent remis en liberté sans aucune réponse pénale», est-il également écrit dans la tribune.
Cette lettre ouverte se conclut par un appel au président de la République Emmanuel Macron à se rendre dans le département pour «s’engager officiellement à rehausser les effectifs des services publics de l’Etat pour les forces de l’ordre, la justice et l’éducation».
Le mois dernier, un adolescent de 15 ans a été blessé gravement au thorax par un coup de couteau devant un lycée de Longjumeau. Son pronostic vital a été un temps engagé avant que son état s’améliore. Dans une autre affaire à Evry, un jeune de 14 ans a également été gravement blessé la semaine dernière par un coup de couteau porté à la cuisse, qui a touché l’artère fémorale. L’auteur présumé a été mis en examen pour tentative de meurtre et placé en détention provisoire.
Essonne : un adolescent mort après une nouvelle rixe entre bandes rivales