La fin de la neutralité militaire de la Finlande serait une «erreur», a estimé ce 14 mai le président russe Vladimir Poutine, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue finlandais Sauli Niinistö, selon un communiqué du Kremlin.
«Vladimir Poutine a souligné que l’abandon de la politique traditionnelle de neutralité militaire serait une erreur car il n’existe aucune menace pour la sécurité de la Finlande», peut-on lire ce 14 mai dans un communiqué du Kremlin, publié après un entretien téléphonique entre le président russe et son homologue finlandais. L’annonce de la candidature d’Helsinki pour l’adhésion à l’OTAN, vue d’un très mauvais œil par Moscou, est attendue pour le lendemain.
«Un tel changement dans la politique étrangère de la Finlande pourrait avoir une influence négative sur les relations russo-finlandaises qui se sont construites au fil des ans dans un esprit de bon voisinage et de partenariat et qui ont été de nature mutuellement avantageuse», explique encore la présidence russe.
Vladimir Poutine et Sauli Niinistö ont également évoqué la situation en Ukraine où la Russie mène une offensive militaire depuis le 24 février. Le président russe a notamment informé son interlocuteur de l’état des pourparlers russo-ukrainiens «en réalité suspendues par Kiev qui ne montre aucun intérêt pour un dialogue sérieux et constructif».
Multiples mises en garde de Moscou
«L’élargissement de l’OTAN et le rapprochement de l’Alliance de nos frontières ne rend pas le monde et notre continent plus stable et plus sûr», avait déjà commenté quelques jours plus tôt le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, en réaction à la potentielle demande d’adhésion de la Finlande à l’organisation politico-militaire atlantiste.
Le haut responsable russe avait souligné qu’une telle initiative constituerait «une violation directe des obligations juridiques internationales de la Finlande» en vertu du traité de paix de Paris de 1947 qui prévoit l’obligation pour les parties de ne pas conclure d’alliances ou de participer à des coalitions contre l’une d’entre elles, ainsi que de l’accord de 1992 entre Moscou et Helsinki.
Moscou multiplie d’ailleurs les mises en garde depuis des semaines. Le 25 février, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova avait déjà expliqué qu’une éventuelle adhésion d’Helsinki – ainsi que de Stockholm – à l’Alliance atlantique aurait «de graves répercussions politico-militaires», et que, le cas échéant, Moscou «serait obligé de répondre».
«Etre membre de l’OTAN ne peut renforcer leur sécurité nationale. De facto, [la Finlande et la Suède] seront la première ligne de l’OTAN», avait-elle affirmé. Jugeant que le débat sur une telle adhésion s’était considérablement intensifié du fait d’«une campagne délibérée menée ces dernières années par des forces extérieures pour attirer la Suède et la Finlande dans le bloc de l’OTAN», elle alors avait alors alerté sur les conséquences de l’abandon d’une position de non-alignement militaire.
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