L'ancien maire de Levallois-Perret, incarcéré depuis le 7 février pour de nombreux manquements aux obligations de sa libération conditionnelle, va quitter la prison de Fleury-Mérogis le 1er juin. Il avait été condamné pour fraude fiscale.
Patrick Balkany, 73 ans, va bénéficier d’une libération conditionnelle et doit quitter la prison de Fleury-Mérogis (Essonne) le 1er juin, selon la décision du juge d’application des peines d’Evry consultée le 30 mai par l’AFP.
L’ancien maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) avait été placé en détention le 7 février. Après avoir passé cinq mois en détention pour fraude fiscale, puis avoir été libéré sous bracelet électronique pour raisons de santé, il était retourné en prison en raison de nombreux manquements à ses obligations, selon la justice.
Une libération conditionnelle accordée sans bracelet électronique
Le tribunal d’application des peines d’Evry a accordé cette libération conditionnelle, sans bracelet électronique.
«Cette décision est irréprochable en droit car rien ne justifie le maintien en détention d’un homme de 73 ans qui a déjà purgé les deux tiers de sa peine», ont réagi auprès de l’AFP ses avocats, Me Robin Binsard et Romain Dieudonné.
La résidence de Patrick Balkany est fixée dans son manoir de Giverny (Eure) et il devra répondre aux convocations du juge d’application des peines d’Evreux, recevoir les visites du service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip).
«Il a manifestement pris conscience de ses manquements lors de la précédente mesure d’aménagement de peine, manquements sanctionnés par une nouvelle incarcération difficilement supportée», selon la décision du tribunal consultée par l’AFP.
Par ailleurs, le juge estime que Patrick Balkany a «mis en place, conjointement avec son épouse, depuis le mois de février, des versements mensuels d’un montant total de 1 300 euros aux fins de régler les sommes dues à l’administration fiscale au titre des infractions commises».
Vers un appel suspensif du parquet d’Evry ?
Le parquet d’Evry, qui s’était opposé à cette remise en liberté, peut faire appel, ce qui suspendrait cette décision.
Lors de l’audience devant le tribunal d’application des peines, le parquet avait estimé que Patrick Balkany «manifeste toujours son opposition au principe de sa condamnation, en dépit de son caractère définitif, ce qui augure mal du respect de la mesure d’aménagement de peine sollicitée».
Le placement sous bracelet électronique de son épouse Isabelle, toujours hospitalisée depuis sa tentative de suicide en février, avait également été révoqué en février.
Les époux Balkany avaient été reconnus coupables de ne pas avoir payé d’impôt sur la fortune entre 2010 et 2015 et d’avoir payé un impôt sur le revenu amplement sous-évalué entre 2009 et 2014, pour un total estimé de 4 millions d’euros de sommes éludées.
Quelques semaines après son incarcération, l’ancien maire LR de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) a déposé une requête en libération conditionnelle par le biais de ses avocats début avril.
La fin de peine de Patrick Balkany est fixée au 21 avril 2023. Depuis février, il a exécuté la moitié de sa peine et aura effectué les deux tiers de sa peine à compter du 3 juillet.
Le parquet d’Evry s’oppose pour l’heure à la libération conditionnelle de Patrick Balkany