Berlin va prendre des mesures d'urgence pour sécuriser son approvisionnement, suite aux baisses récentes de livraison de gaz russe, impliquant notamment un recours accru au charbon. Gazprom avait expliqué ces diminutions par un problème technique.
«Pour réduire la consommation de gaz, il faut utiliser moins de gaz pour produire de l’électricité. A la place, les centrales à charbon devront être davantage utilisées», a indiqué le 19 juin le ministère de l’Economie allemand dans un communiqué.
Le gouvernement réagit aux annonces, cette semaine, de plusieurs baisses de livraison de gaz, par le russe Gazprom, via Nord Stream, sur fond de bras de fer entre les pays occidentaux et la Russie dans le contexte de l’opération militaire russe en Ukraine. Cette décision est un revirement pour ce gouvernement de coalition, faisant la part belle aux Verts, et qui avait promis de sortir du charbon d’ici à 2030.
«C’est amer, mais c’est indispensable pour réduire la consommation de gaz», a réagi le ministre écologiste de l’Economie Robert Habeck dans un communiqué. Le paquet de mesures annoncé ce 19 juin prévoit également un système «d’enchères» pour la vente de gaz aux industriels, permettant, selon Berlin, de faire baisser la consommation du puissant secteur manufacturier allemand.
De nouveaux crédits de la banque publique KfW devraient par ailleurs être réservés afin d’assurer le remplissage des réservoirs de gaz du pays, actuellement à 56%. «La sécurité de l’approvisionnement est garantie», mais «la situation est sérieuse», a résumé Robert Habeck.
Gazprom a baissé cette semaine les livraisons via Nord Stream de 40%, puis de 33%, invoquant un problème technique. Pour le gouvernement allemand, il s’agit d’une «décision politique», destinée à peser dans le bras de fer entre Moscou et les pays occidentaux sur l’intervention militaire en Ukraine.
Malgré le conflit, l’Allemagne continue d’importer près de 35% de son gaz depuis la Russie. Cette proportion était de 55% avant février.
La France ne reçoit plus de gaz russe par gazoduc, selon le gestionnaire du réseau GRTgaz