Dmitri Peskov a estimé que deux combattants américains capturés en Ukraine étaient des «mercenaires», responsables de «crimes» contre les soldats russes et devaient désormais rendre des comptes pour leurs agissements.
Deux Américains, capturés en Ukraine alors qu’ils combattaient avec les forces armées de Kiev, «mettaient en danger» des soldats russes et doivent être «tenus responsables de ces crimes», selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, qui s’est exprimé le 21 juin lors d’une interview avec la chaîne américaine NBC News.
Il s’agit du premier commentaire du Kremlin sur le cas de ces deux anciens militaires américains, Alexander Drueke et Andy Huynh, selon NBC.
«Ce sont des mercenaires et ils étaient impliqués dans des activités illégales sur le territoire de l’Ukraine», a affirmé Dmitri Peskov, en anglais. «Ils étaient impliqués dans des tirs et des bombardements [visant des militaires russes]», a-t-il poursuivi, les accusant d’avoir mis «en danger» la vie des soldats.
«Ils doivent être tenus responsables des crimes qu’ils ont commis», a ajouté le porte-parole du Kremlin. «Ces crimes doivent faire l’objet d’une enquête».
Des prisonniers ne relevant pas des Conventions de Genève, selon Peskov
Interrogé sur la nature des crimes reprochés aux deux Américains, Dmitri Peskov a admis que les caractéristiques précises de leurs délits n’étaient pas encore connues, assurant toutefois qu’ils n’étaient pas couverts par les Conventions de Genève sur les prisonniers de guerre.
Ces deux hommes «ne sont pas dans l’armée ukrainienne, ils ne sont donc pas soumis aux Conventions de Genève», a-t-il argumenté.
La semaine dernière, une chaîne de télévision publique russe avait publié des vidéos d’Alexander Drueke et d’Andy Huynhe sur les réseaux sociaux.
Les circonstances dans lesquelles les deux anciens militaires sont retenus, et qui les détient, ne sont pas précisées : Dmitri Peskov s’est contenté de dire qu’ils étaient aux mains des «autorités». Quant à savoir s’ils risquent la peine de mort, le porte-parole russe a déclaré : «Cela dépend de l’enquête».
Washington appelle à la clémence
Le président américain Joe Biden avait dit le 17 juin ignorer où étaient les deux hommes, qui auraient rejoint d’autres combattants volontaires étrangers aux côtés de l’armée ukrainienne.
Réagissant la veille à l’annonce de leur disparition, le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price avait appelé, en conférence de presse, à la clémence : «Les Russes ont certaines obligations et les membres des forces armées ukrainiennes – y compris les volontaires qui peuvent être issus de pays tiers incorporés au sein des forces armées – devraient être traités comme des prisonniers de guerre en accord avec les Conventions de Genève.»
Tandis que Washington joue sur l’ambiguïté en assurant d’une part ne pas être en guerre contre Moscou, et d’autre part en soutenant militairement Kiev et en multipliant les sanctions antirusses, deux citoyens américains combattant en Ukraine sont morts depuis le lancement fin février de l’offensive russe.
Après un ancien Marine de 22 ans, Willy Joseph Cancel, tué en Ukraine en avril, le magazine Rolling Stone a rapporté le 20 juin qu’un deuxième combattant américain aurait été tué, après avoir sauté sur une mine. Un avis d’obsèques pour Stephen Zabielski, âgé de 52 ans, a été publié début juin sur le site internet d’un journal en Floride et indique qu’il est mort le 15 mai dans la région de Zaporijjia.
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