Dans une volte-face historique, la conservatrice Cour suprême des Etats-Unis a enterré un arrêt qui, depuis près d'un demi-siècle, garantissait le droit à avorter mais n'avait jamais été accepté par la droite de l'échiquier politique américain.
La Cour suprême des Etats-Unis a décidé ce 24 juin de laisser à chaque Etat le soin de légiférer en matière de droit à l’avortement. La décision ne rend pas les interruptions de grossesse illégales, mais renvoie les Etats-Unis à la situation en vigueur avant l’arrêt emblématique «Roe v. Wade» de 1973.
Alors que cette décision était attendue depuis mai, les camps de pro et des anti se sont immédiatement mobilisés, à l’image des fractures souvent irréconciliables qui traversent les Etats-Unis.
Ainsi que l’a rapporté l’AFP, une allocution présidentielle est prévue dans la journée à ce sujet.
Cette volte-face historique est à l’origine de vives réactions outre-Atlantique. L’ancien président américain Barack Obama a par exemple accusé la Cour suprême d’avoir «attaqué les libertés fondamentales de millions d’Américaines». «Aujourd’hui, la Cour suprême a non seulement renversé près de 50 ans de précédent historique, elle laisse également au bon vouloir des politiciens et idéologues la décision la plus personnelle qui soit», a-t-il tweeté.
«Vous ressentez sans doute beaucoup d’émotions, de la douleur, de la colère, de la confusion. C’est normal, nous sommes avec vous et nous n’arrêterons jamais de nous battre pour vous», a tweeté Planned Parenthood, la principale organisation de planning familial américaine.
«En renvoyant la question de l’avortement aux Etats et au peuple, la Cour suprême a réparé une erreur historique», a de son côté salué l’ancien vice-président américain Mike Pence, ici cité par l’AFP.
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