Un homme qui a percuté et traîné en scooter un policier lors d'un contrôle le 29 juillet dans le quartier sensible de la Guillotière, à Lyon, a été condamné le 2 août à 18 mois ferme et écroué, a appris l'AFP le lendemain auprès du parquet.
L’individu accusé d’avoir trainé un policier en scooter lors d’un contrôle, le 29 juillet dans la quartier de la Guillotière à Lyon, a été condamné à une peine de 18 mois ferme et placé en détention le 2 août.
En comparution immédiate, l’homme a écopé «de 18 mois d’emprisonnement avec mandat de dépôt», a indiqué à l’AFP le parquet de Lyon, soit «12 mois au titre des faits qui lui sont reprochés et 6 mois correspondant à la révocation d’un sursis prononcé lors d’une précédente condamnation».
Contexte polémique
Vers 22h30 le 29 juillet à la Guillotière, un policier a voulu contrôler un homme à scooter qui n’avait pas de casque. Refusant d’obtempérer, il a percuté le policier et l’a traîné sur dix mètres jusqu’à ce qu’il perde le contrôle de son deux-roues. Les deux hommes ont été légèrement blessés. Le policier a quatre jours d’interruption temporaire de travail. Le suspect, alcoolisé, avait été interpellé et placé en garde à vue.
Dans le même quartier, trois policiers avaient été agressés le 20 juillet alors qu’ils tentaient d’interpeller une personne suspectée de vol, au milieu d’une foule qui les a violemment pris à partie. Deux des suspects ont depuis été mis en examen.
La sécurité à la Guillotière est sujet de polémique entre le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui était en visite la semaine passée à Lyon, et le maire Grégory Doucet, qui avait boudé ce déplacement.
Le locataire de Beauvau, dans une lettre adressée à l’édile le 1er août, écrivait que «l’amélioration de la situation passe par l’engagement de chacun, en responsabilité et sans dogmatisme», réaffirmant que «des moyens humains et matériels sans précédent ont été mobilisés» par l’État mais qu’un «engagement de toutes les collectivités publiques est plus que jamais nécessaire», notamment en matière de renforcement d’effectifs de police municipale et d’installation de dispositifs de vidéoprotection.
En réponse au courrier du ministre, Grégory Doucet s’est de son côté défendu le 3 août dans un tweet, affirmant que ses «orientations en matière de politique publique sont guidées par le seul intérêt général et le bien-être des Lyonnaises et des Lyonnais».
Il indique notamment avoir renforcé la présence «quotidienne» de la police municipale et que la Guillotière n’est pas «dans une situation de “sous-équipement” en matière de vidéoprotection», rappelant que 37 caméras y sont installées et que la ville de Lyon dispose par ailleurs de 571 caméras de vidéosurveillance.
Le ministre de l’Intérieur entend revenir à Lyon le 5 septembre pour «faire un point sur l’évolution de la situation». Le maire accepte de son côté de tenir «une réunion de travail» durant laquelle il lui présentera «l’ensemble de notre plan d’action».
Un second suspect mis en examen dans l’affaire de l’agression de policiers à Lyon