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«Ne pas répondre à la stupidité par la stupidité» : Lavrov réagit aux mesures de l’UE sur les visas

Commentant le durcissement du régime des visas décidé par l'UE, le chef de la diplomatie russe a exprimé le souhait que Moscou ne punisse pas à son tour collectivement les citoyens des pays européens. Sans exclure toutefois de répliquer.

La décision de l’Union européenne de suspendre l’accord sur l’assouplissement du régime des visas avec la Russie, décidée le 31 août comme sanction pour l’offensive russe en Ukraine, a suscité de vives réactions à Moscou, en particulier celle du ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. «Nous n’allons pas nous isoler», a-t-il assuré, tout en évoquant «ces murs de Schengen qu’ils essaient de dresser maintenant pour nous».

Ne pas répondre à la stupidité par la stupidité

Condamnant la nature collective de la mesure adoptée par l’UE, le diplomate a estimé que la Russie n’aurait guère intérêt à se fermer à son tour. «Nous n’avons pas besoin de rendre la pareille et de punir collectivement les citoyens des pays européens», jugeant préférable de «ne pas répondre à la stupidité par la stupidité». 

Sergueï Lavrov a souligné les dissensions au sein des pays européens quant à la pertinence d’une telle sanction visant l’ensemble des Russes désireux de voyager, citant l’un des ministres des Affaires étrangères de l’Union opposé au fait de «punir 140 millions de personnes», hélas à rebours du «courant général en Europe» selon lui.

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A l’opposé des pays baltes et de la Pologne, ardents partisans d’une fermeture complète des frontières de l’UE aux touristes russes, plusieurs pays ont exprimé leur désaccord, dont l’Allemagne, la France, la Hongrie, le Luxembourg, l’Autriche et la Grèce. Ces divergences ont conduit les ministres des Affaires étrangères de l’UE à adopter une solution de compromis, en suspendant l’accord conclu en 2007 avec la Russie sur l’assouplissement du régime des visas, mais sans valider une interdiction complète d’entrée pour les citoyens de la Fédération de Russie. 

Le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell – lui-même opposé à une fermeture complète – a cependant précisé le 31 août que les pays limitrophes de la Russie «peuvent prendre des mesures au niveau national pour restreindre l’entrée dans l’Union européenne», même si ces dernières devront être conformes aux règles de l’espace Schengen.

Sergueï Lavrov n’exclut pas des mesures en réponse au durcissement européen

S’il a suggéré ne pas «suivre cette voie» de la fermeture décidée par les Européens, le chef de la diplomatie russe a cependant rappelé que «le principe de réciprocité existe toujours», et que Moscou reste en capacité d’adopter des mesures ciblées «contre les auteurs, les organisateurs et les exécutants des sanctions antirusses».

Le 1er septembre, le porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov a pour sa part évoqué à propos de ce durcissement européen «une décision ridicule de plus dans la série d’absurdités en cours», estimant que l’obtention des visas risquait de devenir plus longue et plus difficile. «La suspension de cet accord compliquera également la situation des Européens», a-t-il ajouté.

Le 22 août, en amont de ce raidissement encouragé par Kiev, le représentant permanent de la Fédération de Russie auprès de l’ONU, Guennady Gatilovla, avait dénoncé une manifestation de «russophobie pure», et prévenu que la Russie saisirait le Conseil de droits de l’Homme de l’ONU sur ces questions.




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