L'exécutif européen est favorable à la suspension de l'accord sur les visas avec la Russie, permettant aux citoyens russes de demander des visas selon des procédures simplifiées. La mesure doit désormais être adoptée par le Conseil d'ici une semaine.
«Les citoyens russes ne devraient pas avoir aisément accès à l’Union européenne [UE], et bien sûr, être un touriste dans l’UE n’est pas un droit fondamental», a déclaré ce 6 septembre la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson.
Elle s’exprimait lors d’un point presse lors duquel elle a annoncé que l’exécutif européen était favorable à la suspension de l’accord sur les visas avec la Russie, en vertu duquel les citoyens russes peuvent demander des visas selon des procédures simplifiées.
"Russian citizens should not have easy access to the EU.
To be a tourist in the EU is not a fundamental right".
— Commissioner @YlvaJohansson on the proposal to fully suspend the EU's Visa Facilitation Agreement with Russia. pic.twitter.com/xViiiwGuOX
— European Commission 🇪🇺 (@EU_Commission) September 6, 2022
«Je suis certaine que le Conseil adoptera cette proposition rapidement, dans la semaine. Cela signifie que lundi matin, nous aurons un nouveau régime commun de visas vis-à-vis de la Russie […]. Aujourd’hui, la Commission a également adopté la proposition sur la non-reconnaissance des passeports russes délivrés dans les régions occupées de l’Ukraine», a également déclaré la commissaire Ylva Johansson.
Le 31 août, les ministres des Affaires étrangères des 27 s’étaient réunis sous présidence tchèque au sujet de mesures ouvertement destinées à rendre l’obtention de visas plus difficile et plus chère pour les citoyens russes.
Commentant le durcissement du régime des visas décidé par l’UE, le chef de la diplomatie russe avait exprimé le 1er septembre son souhait que Moscou ne punisse pas à son tour collectivement les citoyens des pays européens. Sans exclure toutefois de répliquer.
A l’origine de cette mesure, une demande de Volodymyr Zelensky ?
Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, avait déclaré à ce titre que les ministres réunis à Prague étaient d’accord sur le fait que les relations avec Moscou «ne pouvaient pas rester inchangées» et que l’accord, conclu en 2007 avec la Russie sur l’assouplissement du régime des visas, devait être «totalement suspendu».
Concrètement, la procédure sera plus longue, plus compliquée et son coût plus élevé. «Cela réduira considérablement le nombre de nouveaux visas délivrés par les Etats membres de l’UE», a déclaré Josep Borrell en précisant au passage que les Etats pouvaient prendre des mesures nationales pour limiter les entrées par eux-mêmes.
Cette décision européenne fait écho à une demande du président ukrainien qui l’avait formulée dans un entretien publié par le Washington Post le 8 août. Il appelait alors à déclarer les Russes dans leur ensemble persona non grata pour les forcer à «vivre dans leur propre monde jusqu’à ce qu’ils changent de philosophie».
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