Plusieurs associations et collectifs s'insurgent contre l'implantation d'une soixantaine d'éoliennes, redoutant une atteinte à l'esthétique du littoral, à la biodiversité et à la pêche. Ils ont interpellé les parlementaires à ce sujet.
Nouvelle contestation visant l’éolien en mer : cette fois, c’est un projet d’installation de 62 éoliennes de près de 200 mètres de haut, à environ 12 kilomètres de L’île d’Yeu et 17 kilomètres de l’île de Noirmoutier, qui suscite l’ire de plusieurs associations.
Dans un communiqué de presse publié sur Facebook, les associations et collectifs Non aux éoliennes entre Noirmoutier et Yeu, Touche Pas à Nos îles !, Yeu Vent Debout et Sites & Monuments expriment leur «totale opposition» à un projet qui représenterait une «emprise maritime considérable» de plus de 80 kilomètres carrés, localisé entre deux zones Natura 2000.
«Cette installation constituerait une atteinte grave à l’activité des marins-pêcheurs côtiers, à la biodiversité marine et à la beauté du littoral vendéen», écrivent les quatre organisations, évoquant le précédent du parc éolien de Saint-Nazaire. Sur le point d’être achevé, celui-ci doit être inauguré par Emmanuel Macron et est vivement critiqué, en raison de «la trop grande visibilité de ce site industriel gigantesque, qui ne correspond en aucun cas à ce qui avait été annoncé par le promoteur», relèvent les auteurs. A tel point que plusieurs communes du littoral ont réclamé une compensation financière, comme le rapporte France 3.
Les opposants plaident en faveur d’une «zone d’exclusion» pour les éoliennes en mer
Souhaitant éviter de tels désagréments dans le cadre du projet envisagé à proximité des îles de Noirmoutier et d’Yeu, les associations et collectifs affirment que les objectifs de l’Etat en matière de transition énergétique «ne peuvent passer que par des projets exemplaires», et invoquent «l’impérieuse nécessité de créer une zone d’exclusion, pour l’implantation d’éoliennes en mer, dans une limite de 40 kilomètres du littoral et des îles».
Selon eux, un tel éloignement permettrait de ne pas nuire aux pêcheurs, empêcherait un «impact majeur sur les oiseaux» et préserverait plus globalement le littoral vendéen. Ils appuient également leur contestation sur un avis rendu en 2021 par la Commission supérieure des sites, perspectives et paysages, qui a préconisé un éolien en mer à «grande distance» des côtes, et rappelé que «la transition énergétique ne doit pas conduire à porter gravement atteinte au littoral français».
Pour les opposants, «il sera bien sûr nécessaire que les projets en cours et non encore construits […] soient impérativement éloignés au-delà de cette limite de 40 kilomètres», y voyant même une «condition essentielle» à respecter, «sous peine d’un rejet massif de la transition énergétique par la population». Ils invitent par conséquent les parlementaires à se saisir de cet enjeu, dans le cadre des discussions autour de la loi sur l’accélération du déploiement de la production d’énergies renouvelables, qui pourrait être présentée d’ici la fin septembre en Conseil des ministres.
Selon France Energie Eolienne, association qui regroupe les professionnels du secteur, le futur parc devrait produire en moyenne 1 900 GWh par an, l’équivalent de «la consommation électrique annuelle d’environ 790 000 personnes, soit plus de la totalité de la population vendéenne». La société Eoliennes en mer îles d’Yeu et de Noirmoutier, qui a remporté l’appel d’offres pour la construction du parc, évoque un début des travaux en 2024, pour une mise en service en 2025, sous réserve de la levée des recours déposés contre le projet.
L’installation d’éoliennes en mer a déjà entraîné plusieurs mobilisations d’opposants, comme cela a été le cas pour le projet de parc au large d’Oléron, ou de celui Saint-Brieuc, contre lequel un front associant pêcheurs et associations environnementales s’était constitué.
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