Le ministère russe des Affaires étrangères a vivement dénoncé les «élucubrations absurdes» tenus par Emmanuel Macron le 12 octobre qui a accusé la Russie de «jouer le jeu de l'Azerbaïdjan» dans le conflit du Haut- Karabagh qui oppose Bakou et Erevan.
La diplomatie russe a fustigé ce 13 octobre les propos «inacceptables» du président français Emmanuel Macron qui a accusé la veille Moscou de mener une «déstabilisation» du Caucase sur fond de conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan autour de l’enclave du Haut-Karabagh.
«Nous considérons comme scandaleuses et absolument inacceptables les déclarations d’Emmanuel Macron comme quoi la Russie aurait utilisé le conflit du Haut-Karabagh pour déstabiliser le Caucase du Sud», a déclaré dans un communiqué la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova. «De telles attaques vont dans le sens de la «ligne antirusse de l’Occident qui cherche à diaboliser la Russie», et elles témoignent des tentatives d’étendre la logique conflictuelle de l’Ukraine à d’autres parties de l’espace post-soviétique, y compris au Caucase du Sud», a-t-elle ajoutée.
Le 12 octobre, lors d’une interview sur la chaîne France 2, le président français affirmait : «La Russie s’est immiscée dans ce conflit, elle a manifestement joué le jeu de l’Azerbaïdjan avec une complicité turque et elle est revenue là pour affaiblir l’Arménie». «C’est une manoeuvre de déstabilisation de la Russie qui, dans le Caucase, cherche à créer le désordre pour tous nous affaiblir et nous diviser», estimait-il encore.
Aux yeux de la diplomatie russe, «les élucubrations absurdes du président français témoignent du désintérêt de Paris pour l’instauration d’une paix durable dans la région et remettent en question la capacité de son pays à y jouer un rôle constructif».
Contrairement à la France […] la Russie a contribué au règlement du conflit sur le plan pratique
«Contrairement à la France, qui, même pendant les périodes d’exacerbation des tensions entre Bakou et Erevan, se limitait à des appels standard à la paix, la Russie a contribué au règlement du conflit sur le plan pratique», pointe par ailleurs la porte-parole du ministère, rappelant que la Russie a apporté «une contribution décisive à la signature de la déclaration tripartite des dirigeants de l’Azerbaïdjan, de l’Arménie et de la Russie en date du 9 novembre 2020, qui a mis fin à l’effusion de sang.» «Le contingent de maintien de la paix déployé conformément à cet accord demeure le garant de la sécurité dans la région», souligne à ce sujet le communiqué.
L’Arménie, alliée historique de la Russie, et l’Azerbaïdjan, soutenu par la Turquie, se sont affrontés lors de deux guerres au cours des trois dernières décennies pour le contrôle du Haut-Karabagh. Le conflit de 2020 s’était achevé via un cessez-le-feu et une médiation de la Russie, qui a déployé sur place un contingent de soldats de maintien de la paix. En septembre, au moins 286 personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
De la crise des carburants à sa politique étrangère, les propos de Macron critiqués par l’opposition