Le Parti communiste chinois a décidé d'inclure pour la première fois dans sa charte une mention sur l'opposition de Pékin à l'indépendance de Taïwan, selon une résolution rendue publique à la clôture du congrès du PCC.
«Le congrès accepte d’inclure dans la charte du parti des déclarations sur […] l’opposition résolue et la dissuasion des séparatistes qui cherchent à obtenir l’indépendance de Taïwan», est-il écrit dans un résolution rendue publique ce 22 octobre à la clôture du congrès du Parti communiste chinois (PCC).
Comme le rapporte l’AFP, c’est la première fois que le Parti rédige dans sa charte une mention sur l’opposition de la Chine à l’indépendance de l’île de Taïwan.
Cette résolution s’inscrit dans le cadre du 20e Congrès du PCC, dont la cérémonie de clôture a eu lieu le jour-même au Grand Hall du Peuple à Pékin. L’événement a été l’occasion de révéler la composition du nouveau Comité central, sorte de «Parlement» interne au parti. Selon des calculs de l’AFP, ce nouveau Comité central est remanié à 65% par rapport à la précédente mouture de 2017.
Ce groupe de 205 personnes doit se réunir le 23 octobre pour la première fois. Il désignera les 25 membres de l’instance de décision du Bureau politique ainsi que son Comité permanent.
Taipei déplore l’«ancienne mentalité» de Pékin
Après la décision du PCC d’inclure le refus de l’indépendance de Taïwan dans sa charte, Taipei a appelé Pékin à se défaire de son «ancienne mentalité».
«Nous appelons la nouvelle direction du gouvernement communiste chinois à renoncer à son ancienne mentalité d’invasion et de confrontation et à résoudre les différends par des moyens pacifiques, équitables et réalistes», a ainsi déclaré dans un communiqué le Conseil des affaires continentales de Taïwan, l’organisme qui définit la politique des autorités taïwanaises à l’égard de Taipei.
Taïwan dans le projet de «grand rajeunissement» de la Chine
Pour rappel, la République populaire de Chine considère que Taïwan, île peuplée d’environ 23 millions d’habitants, est l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise (1949). En sept décennies, l’armée communiste n’a jamais pu conquérir l’île, laquelle est restée sous le contrôle de la République de Chine – le régime qui gouvernait jadis la Chine continentale et ne gouverne plus aujourd’hui que Taïwan.
L’actuel chef d’Etat chinois, Xi Jinping, considère l’«unification» de Taïwan comme faisant partie de son projet de «grand rajeunissement» de la Chine. Les tensions ont atteint leur paroxysme cet été, avec la visite à Taipei de la présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi, à laquelle Pékin a répondu par de vastes exercices militaires autour de Taïwan.
Taïwan : Xi Jinping met en garde contre toute ingérence étrangère