De gauche à droite, la classe politique critique l'idée gouvernementale visant à effectuer des contrôles automatisés pour sanctionner les véhicules trop polluants dans les aires urbaines. Le maire EELV de Grenoble y est en revanche plutôt favorable.
Les Zones à faible émission (ZFE, ou ZFEm) «sont une nécessité pour des raisons écologiques et de santé publique», a affirmé lors d’un point presse le 25 octobre le ministre délégué aux Transports Clément Beaune.
Actuellement, 11 agglomérations ont déjà mis en place des restrictions pour les véhicules polluants, dont Paris et la petite couronne où les Crit’Air 4 et 5 n’ont théoriquement plus le droit de rouler. Jusqu’à présent, aucune sanction n’a été prise. «Il faut faire le maximum pour que le contrôle sanction automatisé soit développé le plus rapidement possible», a insisté Clément Beaune, appelant à réaliser des contrôles en attendant.
Y aura-t-il des portiques ou des caméras pour effectuer les contrôles automatisés ? Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu assure que les «caractéristiques techniques des projets retenus seront présentées lorsqu’ils seront connus».
#Ecologie | Nous avons réuni avec @ChristopheBechu le 1er comité sur les zones à faibles émissions #ZFE avec les métropoles concernées 🌳
👉🏻 Lutter contre la pollution de l’air est un impératif, aider les Français et les collectivités à cette transition une nécessité ⤵️ pic.twitter.com/88a1ZW8eBQ
— Clement Beaune (@CBeaune) October 25, 2022
Les contrevenants s’exposeraient à une contravention de classe 3, soit une amende forfaitaire de 68 euros, a précisé le ministère de la Transition écologique.
«Une vraie bombe sociale»
Pour la députée du Rassemblement national Marine Le Pen, «cette haine, à l’égard de nos concitoyens les plus modestes doit susciter une indignation nationale». «Avec les zones à faibles émissions (ZFE), ce sont des millions de nos compatriotes qui seront privés de leur liberté de circulation», ajoute-t-elle.
Avec les zones à faibles émissions (ZFE), ce sont des millions de nos compatriotes qui seront privés de leur liberté de circulation. Cette haine, à l’égard de nos concitoyens les plus modestes doit susciter une indignation nationale ! https://t.co/qes5lzqfdY
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) October 25, 2022
Le président de Via (droite conservatrice) Jean-Frédéric Poisson décrit la mesure comme de l’«écologie punitive portée par des ministres bobos en plein délire».
Ecologie punitive portée par des ministres bobos en plein délire ! Qui dit oui aux campagnards pollués et vaches à lait, et se félicite du 1,2 mrds € pour « verdir les voitures ». Un budget qui aurait été bienvenu pour soutenir le monde rural, non ?!! https://t.co/32dWOmVUyU
— Jean-Frédéric Poisson (@jfpoisson78) October 25, 2022
Interrogé par RMC, le député Les Républicains Antoine Vermorel-Marques, constate que «les ZFE peuvent devenir des zones à forte expulsion sociale».
Le député communiste (PCF) Fabien Roussel estime pour sa part que «la mise en place des ZFE sans mesures d’accompagnement revient à allumer une vraie bombe sociale».
La mise en place des ZFE sans mesures d’accompagnement revient à allumer une vraie bombe sociale !https://t.co/PJO1U1Vo94
— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) October 26, 2022
En revanche, le gouvernement a obtenu un soutien à demi-mot du maire écologiste (EELV) de Grenoble, Eric Piolle. «Les ZFE sont un outil pour lutter contre les inégalités environnementales et les pollutions. Mais elles doivent s’accompagner de mesures de justice sociale», prévient l’édile.
Réunion de travail ce matin avec les ministres @ChristopheBechu et @CBeaune, à propos des Zones à Faibles Émissions.
Les #ZFE sont un outil pour lutter contre les inégalités environnementales et les pollutions. Mais elles doivent s'accompagner de mesures de justice sociale ! ⤵️
— Éric Piolle (@EricPiolle) October 25, 2022
Au sein de la majorité, RMC a constaté le 26 octobre, une division, certains craignant que les ZFE deviennent un sujet «brûlant».
«Macron tiers-mondise la France !» : le plan de sobriété du gouvernement crispe l’opposition