Des militants du mouvement écologiste Dernière rénovation ont effectué un sit-in sur l’autoroute A6a, interrompant la circulation vers la province durant une quarantaine de minutes. Des automobilistes, excédés, s’en sont pris à eux.
Une dizaine de membres du mouvement écologiste Dernière rénovation ont bloqué, dans la soirée du 28 octobre, l’autoroute A6a près d’Arcueil au sud de Paris. Le but de cette action de «désobéissance civile», qui a duré environ une demi-heure, était de «contraindre le gouvernement à adopter un plan ambitieux de rénovation thermique des bâtiments d’ici 2040, premier pas vers une réduction significative des émissions carbone de la France».
Vers 18h, les militants se sont assis au milieu des voies, interrompant la circulation en direction de l’aéroport d’Orly et créant des moments de tension avec les automobilistes, parfois violents. «Je comprends tout à fait qu’ils puissent être énervés, mais notre action n’est pas contre eux. Notre action est pour mettre en avant cette urgence vitale et parce qu’on n’a pas d’autre choix pour être entendu», confie l’un des militants à un journaliste de RTL. La circulation n’a repris qu’une dizaine de minutes après l’arrivée des forces de l’ordre.
ACTION EN COURS
18h30. Les forces de l'ordre arrivent sur le lieu du blocage. Beaucoup de violence, un automobiliste étrangle un citoyen soutenant Dernière Rénovation. [1]#derniererenovation#a22networkpic.twitter.com/5eAuHoV3pB— Dernière Rénovation (@derniere_renov) October 28, 2022
«Aujourd’hui, il nous reste seulement 880 jours si on veut maintenir un monde vivable. Alors, voilà pourquoi je suis là ! […] Je suis désolée de bloquer ces gens, je n’ai aucun plaisir à être là», a indiqué Rachel, 20 ans, qui n’a pas voulu dévoiler son nom de famille. Les militants ont affirmé vouloir s’inscrire dans le contexte de la «grogne sociale» et multiplier les actions de désobéissance civile dans les prochaines semaines.
Opéra Bastille : un militant écolo hué après s’être attaché au décor
Plus tard dans la soirée, un jeune homme portant un tee-shirt blanc où l’on pouvait lire l’inscription en anglais «We have 879 days left» (il nous reste 879 jours) a interrompu une représentation de La Flûte enchantée à l’Opéra Bastille, à Paris, en s’attachant par le cou avec un antivol de vélo à une échelle qui constituait un des éléments du décor.
Le militant, monté sur la scène durant l’acte 2 vers 21h30, a seulement eu le temps de crier «si je suis là ce soir, c’est pas par plaisir» avant que le rideau ne tombe sous les sifflets et les huées du public, dont une partie criait «dégage».
La culture ne survit pas sans ses artistes, ses techniciens et ses diffuseurs. Elle ne survit pas non plus sans son public. Leur existence est aujourd’hui mise en danger par le dérèglement climatique. Nous parlons bien de préserver les conditions de la vie humaine sur Terre. pic.twitter.com/NLn5xCNARJ
— Dernière Rénovation (@derniere_renov) October 28, 2022
La représentation a été interrompue une dizaine de minutes et le jeune homme a été évacué, a indiqué un membre du personnel de l’Opéra. Le collectif Dernière rénovation a revendiqué sur Twitter cette action de «résistance civile» attribuée à «Victor, 25 ans, citoyen engagé» qui voulait «alerter face au danger du dérèglement climatique».
«Résistance civile» : multiplication des actions coup de poing en Europe
Le collectif a déjà mené des actions de «désobéissance» depuis le printemps, au tournoi de tennis de Roland-Garros puis en interrompant le Tour de France cycliste et en bloquant le périphérique de Paris. Six militants seront jugés le 22 novembre à Auch (Gers) du chef d’«entrave à la circulation des véhicules» sur le Tour de France.
Le 16 octobre, un militant du mouvement a également fait irruption sur la pelouse du Parc des Princes à Paris lors du Classico PSG-OM. «Après avoir tout essayé pour faire entendre raison à nos responsables politiques […], la résistance civile non violente est notre meilleure chance d’obtenir un réel changement», estime le collectif.
Aux Pays-Bas, des militants écologistes se sont collés le 27 octobre avec de la colle forte sur la vitre protégeant la toile La jeune fille à la perle de Johannes Vermeer, au musée Mauritshuis de La Haye, dans la foulée d’autres actes de vandalisme similaires visant des œuvres d’art à Londres et en Allemagne.
Salon de l’auto : des activistes écolos dégradent des voitures présentées pour une œuvre caritative