L'Iran s'est félicité du choix de son voisin de déployer des troupes dans la partie frontalière de la région autonome où sont installés des groupes armés d'opposition. Il accuse ces derniers d'attaquer son territoire et de soutenir les manifestants.
Téhéran a salué ce 28 novembre la décision du gouvernement irakien de déployer des forces dans la zone frontalière du Kurdistan irakien, région autonome où sont basés des opposants kurdes iraniens. L’Iran dénonce notamment des attaques contre son territoire, menées selon lui par des groupes infiltrés à partir de l’Irak.
«Nous avons appris que le gouvernement irakien a décidé de déployer ses forces sur la frontière commune avec la région du Kurdistan irakien et nous espérons que cela se produira», a indiqué le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, lors de sa conférence de presse hebdomadaire.
«Nous saluons cette décision», a-t-il ajouté, estimant que le déploiement prochain des forces irakiennes s’inscrivait dans le cadre des «promesses de Bagdad de sécuriser les frontières communes» avec l’Iran.
L’Irak avait annoncé le 23 novembre travailler à un «redéploiement» de ses forces le long de la frontière avec l’Iran, après des bombardements répétés de Téhéran contre des groupes armés d’opposition kurdes iraniens installés au Kurdistan irakien.
Les autorités de cette région ont annoncé que les «renforts militaires» déployés à la frontière seraient des peshmergas, les forces militaires de cette zone, en particulier ceux qui dépendent des gardes-frontières fédéraux de Bagdad. Elles ont promis que ces procédures de sécurité à la frontière seraient mises en œuvre «dans un avenir proche».
La déclaration de Nasser Kanani survient sur fond de manifestations en Iran déclenchées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée après son arrestation par la police des mœurs pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique. Outre les groupes d’opposition kurdes installés en Irak, Téhéran a accusé un groupe de pays occidentaux, Etats-Unis et Royaume-Uni en tête, de soutenir les mouvements de protestation. Ceux-ci ont causé la mort de dizaines de personnes, du côté des manifestants comme des membres des forces de sécurité, selon les autorités iraniennes.
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