Le porte-parole du Kremlin a expliqué que de nouvelles livraisons d'armes à Kiev ne feront qu'«aggraver» le conflit, alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky, attendu à Washington, devrait recevoir une aide de 45 milliards de dollars.
Alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky – qui n’a officiellement pas quitté son pays depuis le début de l’opération spéciale russe le 24 février – se rend à Washington ce 21 décembre, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a expliqué que Moscou n’attendait rien de cette visite en terme d’avancées dans d’éventuelles négociations de paix.
Interrogé sur les attentes de la Russie, compte tenu de certaines déclarations apaisantes de Washington, Dmitri Peskov a répondu d’un laconique «non», lorsqu’on lui a demandé s’il estimait que la position de Kiev allait évoluer d’une manière ou d’une autre en faveur d’un processus de négociation. La tendance est même opposée du côté russe, le porte-parole du Kremlin soulignant que «les livraisons d’armes se poursuivent, l’assortiment des armes fournies s’élargit», ce qui de fait induit que «le conflit s’aggrave et n’augure rien de bon pour l’Ukraine».
Une nouvelle aide américaine massive de 45 milliards de dollars au profit de Kiev
Le président ukrainien qui va être reçu à la Maison Blanche par Joe Biden avant de s’adresser au Congrès américain, a d’ores et déjà reçu l’assurance de la porte-parole de l’exécutif américain que les Etats-Unis soutiendraient l’Ukraine «aussi longtemps qu’il le faudra».
Concrètement, les parlementaires américains s’apprêtent à voter une nouvelle enveloppe massive de soutien à l’Ukraine, de près de 45 milliards de dollars. Comme toujours, ce soutien sera principalement militaire, et devrait cette fois-ci inclure, selon une source citée par l’AFP, l’envoi d’une batterie de missiles sol-air Patriot.
Une décision qui est dans l’air depuis quelques temps, mais qui ne fait pas consensus aux Etats-Unis : au-delà des craintes de capture, de son coût et de sa complexité ou encore de sa vulnérabilité une fois déployé, le système Patriot ne jouit tout d’abord pas d’une aussi bonne réputation que le souhaiterait son concepteur Raytheon.
Mais surtout cette décision constituerait un revirement de la position que tenait le Pentagone depuis le début du conflit, quand il était question de trouver dans l’urgence une solution aux frappes russes. En mars, le Département de la Défense coupait ainsi court aux demandes de déployer en Ukraine un tel matériel : «Vous devez mettre des soldats américains avec lui pour le faire fonctionner» – jusqu’à quatre-vingt-dix personnes pour une batterie complète – comme l’affirmait auprès de Defense One un haut fonctionnaire du Pentagone. «Ce n’est pas un système avec lequel les Ukrainiens sont familiers et comme nous l’avons dit très clairement, il n’y aura pas de soldats américains combattant en Ukraine», insistait-il à l’époque.
La diplomatie russe met en garde Washington contre le transfert à Kiev de batteries Patriot