S'exprimant devant la presse le 22 décembre, le président russe a dénoncé la guerre déclenchée par Kiev dans le Donbass en 2014. Selon le chef d'Etat, Moscou a attendu en vain un règlement du problème via l'application des accords de Minsk.
Au cours d’une conférence de presse tenue le 22 décembre, le président russe Vladimir Poutine est revenu sur les origines du conflit actuel en Ukraine, rappelant qu’une véritable guerre a eu lieu dès 2014 dans le Donbass.
Si le principe selon lequel «il ne faut jamais aller à l’encontre de la volonté du peuple» doit s’appliquer, il «doit être universel», a souligné le chef d’Etat russe, et donc bénéficier, dans le cas de l’Ukraine, à la partie de la population attachée «à la culture, à la langue, à l’histoire et aux traditions russes». «Il ne faut pas faire la guerre contre eux non plus», a-t-il poursuivi, affirmant que tel a pourtant été le cas à partir de 2014, à l’encontre de la population du Donbass.
«Il s’agissait d’une guerre. Comment pourrait-on la qualifier autrement ?», s’est interrogé Vladimir Poutine en évoquant des frappes aériennes ayant visé «des villes peuplées de millions d’habitants» et des déploiements de troupes accompagnées de blindés.
«Nous avons patienté, patienté, patienté en comptant sur des accords de paix», a affirmé le président russe, soulignant que ces efforts ont été vains. «Il s’avère maintenant qu’ils nous menaient par le bout du nez », a-t-il déploré à propos des accords de Minsk, conclus en septembre 2014 par les représentants de l’Ukraine, de la Russie et des Républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, afin de mettre un terme aux hostilités.
Le dirigeant s’était déjà exprimé à ce sujet le 9 décembre en réagissant vivement à des propos tenus deux jours plus tôt par l’ancienne chancelière allemande Angela Merkel. Celle-ci avait ainsi déclaré que les accords de Minsk avaient été «une tentative de donner du temps à l’Ukraine» de se renforcer militairement en vue d’une confrontation future avec Moscou. «Il s’avère que personne n’allait mettre en œuvre tous ces accords de Minsk», avait alors déploré Vladimir Poutine, regrettant un manque de sincérité des autres parties prenantes à ce processus. Il avait également noté qu’au vu de ces nouveaux éléments, Moscou aurait «peut-être» dû lancer son opération militaire en Ukraine plus tôt.
Après la signature desdits accords de Minsk, les différentes parties se sont renvoyées la responsabilité de la non-application du texte et Moscou a régulièrement reproché aux alliés occidentaux de l’Ukraine de ne pas avoir fait pression sur les autorités ukrainiennes pour les pousser à respecter l’accord.
Les Accords de Minsk utilisés pour «donner du temps» à Kiev : un aveu «historique» de Merkel ?