La Hongrie a estimé «intolérable» la décision européenne de bloquer les subventions aux universités hongroises jugées dépendantes du pouvoir. Budapest devra donc financer le programme Erasmus de ses étudiants, une somme de 12,5 millions d'euros.
La Hongrie a dénoncé le 12 janvier la décision qualifiée d’«intolérable» de Bruxelles, qui privera en 2024 ses universités – jugées trop dépendantes du pouvoir – de fonds pour le programme d’échange Erasmus et la recherche, tout en se disant prête à des changements.
«Ce que fait la Commission européenne est inacceptable et intolérable, d’autant plus que nous avons adopté d’un commun accord les règles nécessaires concernant les conflits d’intérêts», a déclaré à la presse Gergely Gulyas, le directeur de cabinet du Premier ministre Viktor Orban.
«Nous aurions été disposés à adopter une réglementation plus stricte encore», a-t-il expliqué.
L’UE a bloqué des milliards de fonds destinés à la Hongrie
Il espère une solution d’ici à la mi-mars, la Hongrie étant disposée à faire passer une nouvelle loi, faute de quoi Budapest, coutumier des bras de fer avec la Commission, pourrait saisir la justice européenne.
En attendant, le gouvernement va financer lui-même la participation de ses étudiants au programme Erasmus, ce qui représente un investissement de 12,5 millions d’euros.
En décembre, l’Union européenne a décidé de geler des milliards de fonds dans l’attente de réformes anti-corruption.
La Commission européenne a fait état «d’inquiétudes» devant «l’implication de hauts responsables politiques» dans les fondations universitaires, mises en place en avril 2021.
Plusieurs membres du gouvernement siègent actuellement pour une durée indéterminée dans les conseils d’administration, un modèle visant à moderniser l’éducation selon Viktor Orban en renforçant la coopération avec le secteur privé.
Mais ses détracteurs y voient une nouvelle étape dans la mission qu’il s’est fixée de réorienter la société hongroise vers les valeurs patriotiques et religieuses. La fin des subventions a été qualifiée de «bombe atomique larguée sur l’enseignement supérieur» hongrois par un professeur de l’université ELTE de Budapest, Janos Fazekas.
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