Le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense au Sénat a estimé que la France n'a pas la quantité de munitions qui lui permettrait de «soutenir un conflit de longue durée», et a évoqué «la situation [du pays] en 1939».
Interrogé le 15 mars sur RFI, le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense au Sénat, le sénateur du Val-de-Marne Christian Cambon, s’est exprimé sur la situation de l’Armée française en déclarant que certains experts évaluaient à «trois à quatre jours» le stock de munitions dont elle dispose en cas de conflit.
Mes informations sont encore optimistes par rapport à la réalité
En réponse à une question lui demandant s’il avait «forcé le trait» lors d’une récente déclaration dans laquelle il avait affirmé qu’en cas de conflit, l’armée française pourrait se retrouver à court de munitions «en quelques jours, deux semaines à peu près», l’élu a répondu en ces termes : «Je ne force pas vraiment, je pense même que mes informations sont encore optimistes par rapport à la réalité sur un certain nombre de points. Le point le plus flagrant ce sont les munitions.»
Nous n’avons pas en matière de munitions […] la quantité qui nous permettrait de soutenir un conflit de longue durée
«Nous savons depuis longtemps que nous n’avons pas en matière de munitions, l’épaisseur, c’est-à-dire la quantité qui nous permettrait de soutenir un conflit de longue durée», a poursuivi Christian Cambon, en estimant que ces munitions «très spécialisées, soit plus traditionnelles» viendraient à manquer en l’espace de «quelques jours». «Certains parlent de trois à quatre jours», a-t-il alors précisé.
Le sénateur Les Républicains (LR) a expliqué cette situation comme suit : «Il faut bien comprendre les choses : d’abord la France utilise actuellement des munitions sur la bande sahélo-saharienne avec Barkhane, donc on n’est pas comme d’autres pays européens à regarder nos stocks, on les utilise aussi.»
On se souvient de la situation de la France en 1939, donc on ne voudrait pas se retrouver dans une situation identique si jamais le conflit arrive jusqu’à nos portes
Le journaliste lui demandant s’il est «raisonnable de donner ce genre d’informations dans le contexte dans lequel nous sommes», Christian Cambon a estimé que les parlementaires «font leur job». «On se souvient de la situation de la France en 1939, donc on ne voudrait pas se retrouver dans une situation identique si jamais le conflit arrive jusqu’à nos portes, ce que nous n’osons pas croire», a-t-il poursuivi, tout en jugeant que la France devait «plus que jamais» se préparer à un élargissement du conflit au delà de l’Ukraine. Les parlementaires ont «pointé certaines faiblesses qui risquent de nous coûter cher en cas de conflits et il faut absolument se préparer – et les Français en ont conscience», a conclu Christian Cambon.
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