Le nouveau gouvernement australien tente de tourner la page de la confrontation avec la Chine, préjudiciable à ses exportations. Sa diplomatie appelle même Washington et Pékin au dialogue pour une «région pacifique, stable et prospère».
Après plusieurs années de tension et de mesures restrictives mutuelles entre la Chine et l’Australie, les ministres du commerce des deux pays sont convenus de se rencontrer en Chine à une date non encore précisée. Cité par l’AFP, le ministre australien Don Farrell, a déclaré s’être entretenu par liaison vidéo avec son homologue chinois, Wang Wentao, soulignant la nécessité d’un «commerce sans entrave pour les exportateurs australiens».
Le précédent gouvernement australien avait provoqué la colère de la Chine en remettant en cause, à plusieurs reprises, son bilan en matière de droits humains et en faisant pression pour qu’une enquête «indépendante» soit menée sur les origines de l’épidémie de Covid-19.
En réponse Pékin a imposé des droits de douane élevés sur des exportations australiennes clés, telles que l’orge, le bœuf et le vin, en 2020, au plus fort d’un vif différend avec l’ancien gouvernement conservateur. Les droits de douane, ainsi qu’un embargo de facto sur le charbon australien, ont coûté à l’Australie plus de 5 milliards de dollars australiens (soit 3,19 milliards d’euros) d’exportations sur les marchés chinois.
L’actuel gouvernement australien, de centre-gauche, a adopté une position moins conflictuelle depuis son élection en mai dernier et a évoqué, selon l’AFP, une éventuelle «reprise complète des échanges» avec les responsables chinois. Le ministre australien a jugé que la rencontre prévue avec son homologue chinois représentait «une étape importante dans la stabilisation des relations de l’Australie avec la Chine».
Pour sa part, Wang Wentao «a indiqué que la Chine était disposée à élargir la coopération dans les domaines émergents, tels que le changement climatique et les nouvelles énergies, ainsi qu’à promouvoir le développement de qualité des relations économiques et commerciales bilatérales», a rapporte l’agence de presse chinoise Xinhua.
Canberra appelle Pékin et Washington à trouver une solution diplomatique
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a, lui, renoncé ce février 6 à une rare visite à Pékin après que le Pentagone a abattu, au-dessus de l’Etat américain du Montana, un ballon qualifié d’«espion» par Washington. Il ne s’agissait que d’une sonde météorologique selon Pékin qui a exprimé son mécontentement en accusant par la voix de son vice-ministre des Affaires étrangères Xie Feng les Etats-Unis de «violer gravement les pratiques internationales».
La diplomate australienne, Penny Wong, a de son côté exhorté ce 6 février les deux «grandes puissances» à trouver une solution diplomatique.
«Il est très important, en particulier à un moment comme celui-ci, de veiller à ce que la rivalité ne continue pas à s’intensifier», a-t-elle déclaré. Et d’ajouter : «Nous voulons tous une région pacifique, stable et prospère, et cela signifie, entre autres, que les grandes puissances se parlent.»
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