Alors qu'Emmanuel Macron a affirmé dans un entretien publié le 18 février vouloir «la défaite» de Moscou face à l'Ukraine, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a sèchement répliqué au chef d'Etat français.
Par la voix de Maria Zakharova, la diplomatie russe a réagi ce 19 février au propos d’Emmanuel Macron tenus la veille dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, au Figaro et à France Inter.
Dans cet entretien, le chef d’Etat avait soutenu vouloir «la défaite de la Russie en Ukraine et que l’Ukraine puisse défendre sa position», tout en se disant «convaincu qu’à la fin ça ne se [conclurait] pas militairement». «Je ne pense pas, comme certains, qu’il faut défaire la Russie totalement, l’attaquer sur son sol. Ces observateurs veulent avant tout écraser la Russie. Cela n’a jamais été la position de la France et cela ne le sera jamais», avait-il ajouté.
Maria Zakharova a d’abord répliqué par un rappel historique au chef d’Etat : «La France n’a pas commencé avec Macron et la dépouille de Napoléon, vénéré au niveau de l’Etat, repose dans le centre de Paris.»
La diplomate a ensuite souligné que Paris était membre de l’OTAN, or la Russie figure comme un adversaire dans tous les documents de l’Alliance atlantique. Et qu’en dépit de quelques résistances initiales, la France a fini par accepter cet état de fait.
«Les livraisons d’armes sur fond de déclarations sur le caractère inadmissible de la victoire de la Russie ne laissent aucune autre conclusion logique que celle-ci : ils veulent que nous perdions. Ils peuvent toujours rêver !», a-t-elle poursuivi.
Enfin, revenant sur les propos d’Emmanuel Macron concernant un «changement de régime »en Russie, Maria Zakharova a estimé que le président français avait «ouvertement admis que toutes ces années, l’Occident ne s’est pas seulement mêlé des affaires intérieures de la Russie, mais a essayé de renverser le pouvoir».
«Il n’a cessé de s’incruster dans les conversations avec les dirigeants russes, sachant qu’une campagne anticonstitutionnelle de changement de régime a été déclenchée contre le pays. Souvenez-vous de tout cela lorsque l’on vous parlera de sentiments amicaux et de programmes fédérateurs», a-t-elle conclu.
Les propos du chef d’Etat français ont été tenus à l’approche du premier anniversaire de l’opération militaire russe en Ukraine, que Kiev et ses alliés occidentaux – dont la France – dénoncent comme une guerre d’invasion ne répondant à aucune provocation ukrainienne. La Russie fait quant à elle valoir, entre autres, la nécessité de «démilitariser» l’Ukraine et de porter secours aux populations du Donbass, dont les autorités locales sont en conflit avec le pouvoir central ukrainien depuis 2014.
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