Des responsables israéliens et palestiniens se sont engagés à «prévenir toute nouvelle violence», à l'issue d'une réunion ce 26 février en Jordanie, au moment où le conflit israélo-palestinien connaît une nette escalade.
«De hauts responsables jordaniens, égyptiens, israéliens, palestiniens et américains» se sont rencontrés dans la ville d’Aqaba sur la mer Rouge. Après des «discussions approfondies et franches», ils ont «réaffirmé la nécessité de s’engager dans la désescalade sur le terrain et de prévenir toute nouvelle violence», selon le communiqué final qui comporte huit points.
Il s’agissait de la première rencontre du genre depuis des années entre Palestiniens et Israéliens avec «une participation régionale et internationale pour discuter de la situation dans les Territoires palestiniens», selon la télévision d’Etat jordanienne.
A l’issue des pourparlers, le gouvernement israélien et l’Autorité nationale palestinienne ont «confirmé leur volonté et leur engagement conjoints» d’agir immédiatement pour arrêter les «mesures unilatérales» pendant une période de trois à six mois.
Cela inclut un engagement israélien à «cesser de discuter de l’établissement de nouvelles unités de colonisation pendant une période de quatre mois et de ne pas légaliser les colonies sauvages» pendant une période de six mois, selon le texte.
«Les représentants de l’Etat d’Israël ont insisté lors de la rencontre [sur le fait] qu’il n’y aura pas de changements dans la décision de régulariser la situation de neuf points d’implantations et de construire 9 500 logements en Judée-Samarie mais que dans les mois à venir il n’y aura pas de nouvelles décisions concernant les implantations», a précisé un responsable israélien ayant requis l’anonymat.
Confiance mutuelle ?
D’après le communiqué, les participants ont convenu d’aider les deux parties à «établir une confiance mutuelle». Elles doivent se réunir à nouveau dans la ville de Charm el-Cheikh en Egypte en mars.
Selon le responsable israélien, les participants sont parvenus à «un accord sur la création d’une commission sécuritaire commune qui va examiner la reprise de la coopération sécuritaire» ainsi qu’une commission civile pour «faire avancer des projets économiques qui rétabliront la confiance».
Le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan a salué la réunion tout en reconnaissant qu’elle n’était qu’«un point de départ et qu’il reste beaucoup à faire au cours des semaines et des mois à venir pour construire un avenir stable et prospère pour les Israéliens comme pour les Palestiniens».
Le chef des services de renseignements palestiniens, Majed Faraj, le chef du service de renseignement intérieur israélien (Shin Beth), Ronen Bar, le coordinateur du Conseil national de sécurité américain pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, ainsi que des responsables de la sécurité jordaniens et égyptiens ont pris part à la rencontre.
La crainte d’une escalade incontrôlable
Ces pourparlers surviennent sur fond de craintes d’un déchaînement de violence incontrôlable. Alors que la réunion était en cours, deux Israéliens ont été tués dans un «attentat» palestinien dans le nord de la Cisjordanie – territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 –, selon un communiqué des services du Premier ministre, Benjamin Netanyahou.
«La décision d’assister à la réunion d’Aqaba, malgré la douleur et les massacres que le peuple palestinien subit, vient de la volonté de mettre un terme à l’effusion de sang», a indiqué sur Twitter le parti Fatah du président palestinien, Mahmoud Abbas, alors que d’autres factions palestiniennes ont dénoncé la participation de l’Autorité palestinienne.
C’est le cas du Hamas, qui a pointé «une rupture avec le consensus national palestinien, un mépris pour le sang des martyrs, une tentative ouverte de dissimuler les crimes de l’occupation».
L’armée israélienne a multiplié depuis près d’un an ses opérations dans le nord de la Cisjordanie, bastion de groupes armés palestiniens.
Depuis le début de l’année, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à 62 Palestiniens (dont des membres de groupes armés et des civils incluant des mineurs) et à 11 civils (dont trois mineurs) et un policier israéliens ainsi qu’une Ukrainienne, selon un décompte de l’AFP à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.
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